Welcome to Chippendales, le rêve américain d’un immigré

Published: Jan. 11, 2023, 4:30 p.m.

Somen « Steve » Banerjee ne rêve que d’une chose : accomplir le rêve américain et que ses parents indiens soient fiers de lui. Il a de grands projets, son amour pour l’élégance à l’américaine le pousse à ouvrir un club de backgammon (oui, le jeu) de haut standing. Bientôt, il réalise que ce n’est pas ce concept qui va lui rapporter de l’argent mais plutôt un club de danseurs qui se dénudent pour les beaux yeux d’une clientèle féminine. Après Pam & Tommy, Robert Siegel sort un nouveau titre pour Hulu.

Welcome to Chippendales est disponible à partir du 11 janvier sur Disney+.

https://youtu.be/z-2ndEHoT88

Cette histoire vraie est donc inspirée de Somen Banerjee, un immigré indien qui voulait gravir l’échelle de l’ascension sociale dans les années 80. Kumail Nanjiani a pris un tournant dans sa carrière après avoir tâté des rôles comiques dans Silicon Valley, le voici en plein essor en jouant des personnages plus dramatiques. Son Banerjee ambitieux qui manque un peu de confiance en lui à cause de ses origines mais doué d’une fibre pour les affaires, sait montrer sa vulnérabilité mais également sa jalousie. Il trouve l’amour en la personne d’Irene (Annaleigh Ashford) et fait preuve d’impulsivité, de stratagème tout en ses montrant impitoyable. Mais ce qu’il manquait à son Chippendales avant de devenir culte, c’est l’élément Nick De Noia (sous les traits de Murray Bartlett). Le vrai chorégraphe nommé aux Emmy Awards sur le déclin va regagner en popularité en prenant en charge la direction artistique du club et préparera des chorégraphies inoubliables. Mention spéciale à Bartlett qui depuis le reboot des Chroniques de San Francisco se retrouve vraiment partout de The White Lotus à Physical avec son charisme à toute épreuve et intemporel. D’ailleurs, en tant qu’acteur ouvertement homosexuel ce nouveau souffle dans sa carrière s’est traduit par uniquement des rôles gays, et à la question de savoir s’il s’agissait d’un choix conscient de sa part, il répond qu’il connait la symbolique et la responsabilité d’avoir un véritable acteur gay qui campe ces rôles, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne choisira que des personnages de cette orientation et que ces derniers castings n’étaient qu’un hasard.

À partir de là, une rivalité entre les deux hommes va naître car Nick De Noia va apparaître sous les feux des projecteurs comme le fondateur de Chippendales alors que Banerjee attend cette reconnaissance depuis des décennies. Des affaires pas toujours très nettes, du racisme latent, des problématiques d’immigré, des danses m’as-tu vu qui ne déçoivent pas, un drame à la hauteur de la folie des grandeurs de son héros : la série est finalement moins provoc que Pam & Tommy mais semble plus chargée d’enjeux pour ses protagonistes. Ce ne serait pas un fait divers intéressant s'il n'y avait pas la chute de l'histoire, et elle est assez imprévisible exacerbée par la paranoïa grandissante de Banerjee.

La nostalgie est bel et bien présente, avec des hits musicaux sur lesquels ses danseurs Chippendales performent tout comme les costumes de l’époque (dont le fameux uniforme nœud pap’ et manchettes des employés ainsi que les pantalons velcro qui s’arrachent). Ce biopic pourrait en intéresser plus d’un·e et on se surprendra à attendre l'épisode suivant avec impatience.

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Retrouvez Welcome to Chippendales sur Disney+.