"Pig"  : Dans le cochon tout est bon

Published: Oct. 27, 2021, 8 a.m.

Une histoire improbable de truie kidnappée rappelle qu’il ne faut pas prendre Nicolas Cage pour une truffe.


Faut pas emmerder Nicolas Cage. Toute une tripotée de films où l'acteur pète un câble en attestent. Avec le souci de performances exubérantes voire excentriques devenues une marque de fabrique ayant mené les films en question directement sur les rayons des plateformes SVOD ou du direct to video. À priori un pitch à la John Wick (un chef cuisinier devenu ermite décide d'aller péter la gueule aux malotrus qui ont kidnappé sa truie truffière) laissait entendre que Pig rejoindrait cette cohorte. À grand tort.


Le premier long métrage de Michael Sarnoski baisse le ton, ramène Cage du maximalisme exacerbé à un minimalisme pour rappeler à quel point il peut être un acteur phénoménal. Plus fort encore, Pig met à jour quelque chose que l'on n'avait pas forcément vu, un fil rouge ténu entre les derniers opus furibards de Cage, qui raconte autre chose que des écarts de conduite furibards. Quelque chose de bien plus intérieur, lié à des personnages tous dévastés par l'idée de perte d'un être proche ou aimé. Une part doloriste qui prend sa place dans Pig, œuvre tout en intériorité à la limite de la leçon de philosophie bouddhiste autour d'un type meurtri par la civilisation humaine au point de s'en être retiré, mais qui n'a pas d'autre choix que de renouer avec elle. Un chemin de croix auquel se plie un Cage d'autant plus sidérant de retenue que ses récents états de service avaient occulté cette capacité.


Pig peut dès lors aborder l'idée d'une violence du monde autrement, en distribuant des bourre-pifs envers l'industrie de la cuisine étoilée via une grinçante satire, autre très bonne surprise d'un film inattendu dans tous les sens du terme.


En salles le 27 octobre




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