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b"Michel Zink, philologue fran\\xe7ais, sp\\xe9cialiste de la litt\\xe9rature fran\\xe7aise du Moyen \\xc2ge nous explique pourquoi il existe un art d'aimer propre au Moyen \\xc2ge. En effet, le Moyen \\xc2ge associe \\xe9troitement l'amour \\xe0 la po\\xe9sie. La nouveaut\\xe9 est de faire de l'amour la grande affaire de la po\\xe9sie. L'art d'aimer \\xe0 cette p\\xe9riode est un art po\\xe9tique ; celui qui aime est bon po\\xe8te ; le langage de l'amour doit refl\\xe9ter les tensions, les contradictions et les joies de l'amour. C'est la grande intuition des troubadours et des trouv\\xe8res, premiers po\\xe8tes qui composent des chansons d'amour aux immenses succ\\xe8s dans les langues modernes d'Europe. Cette po\\xe9sie se d\\xe9veloppe ainsi pendant tout le XIIe si\\xe8cle. Au XIIIe si\\xe8cle, les po\\xe8tes ne se contentent plus de chanter l'amour passion mais tentent d'inclure toutes les formes de l'amour. En France, le Roman de la Rose \\xe9crit par deux auteurs, Guillaume de Lorris et Jean de Meun, raconte l'itin\\xe9raire d'une \\xe9ducation sentimentale le temps d'un r\\xeave pour aboutir \\xe0 une grande r\\xe9flexion sur la nature et les multiples formes de l'amour. Ce po\\xe8me a eu une influence immense dans la litt\\xe9rature fran\\xe7aise et europ\\xe9enne et a suscit\\xe9, au d\\xe9but du XVe si\\xe8cle, une querelle litt\\xe9raire dans laquelle s'illustra la premi\\xe8re auteure \\xab f\\xe9ministe \\xbb, Christine de Pisan."