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b"Les plus anciens vestiges de l'\\xe9criture chinoise (on les date \\xe0 partir du XIVe si\\xe8cle avant notre \\xe8re) t\\xe9moignent de la relation originelle entre la divination et l'\\xe9criture : le devin apposait des tisons incandescents sur la face interne d'un plastron de tortue, puis interpr\\xe9tait les craquelures produites par la chaleur sur la face externe ; il consignait ensuite le r\\xe9sultat de sa divination sur la carapace, \\xe0 proximit\\xe9 des craquelures. Il utilisait pour cela un syst\\xe8me pictographique coh\\xe9rent, m\\xeame si les graphies n'en \\xe9taient pas encore stabilis\\xe9es.\\n\\xc0 partir du XIIe si\\xe8cle avant notre \\xe8re, des inscriptions fondues dans le bronze des vases rituels permettent de suivre l'\\xe9volution de l'\\xe9criture.\\n\\xc0 la fin du IIIe si\\xe8cle avant notre \\xe8re, l'empereur Qin Shihuang (221-210), dans sa volont\\xe9 d'unification de la Chine, demande \\xe0 son ministre Li Si de mettre un terme \\xe0 la prolif\\xe9ration anarchique des caract\\xe8res. Li Si \\xe9tablit une liste de 3 000 caract\\xe8res dont il fixe la forme. Le nombre de caract\\xe8res toutefois ne va cesser d'augmenter, il d\\xe9passe aujourd'hui 50 000 signes, dont 3 \\xe0 6 000 d'usage courant ; cette tendance \\xe0 la prolif\\xe9ration, r\\xe9pondant \\xe0 un enrichissement permanent du lexique, est rendue possible par la nature m\\xeame des caract\\xe8res. Elle explique la grande p\\xe9rennit\\xe9 de cette \\xe9criture.\\nC'est l'\\xe9criture qui conf\\xe8re sa permanence \\xe0 la civilisation chinoise, c'est elle qui assure durant plus de trois mill\\xe9naires l'unit\\xe9 d'un territoire aussi vaste qu'un continent. C'est elle qui permet la transmission de g\\xe9n\\xe9ration en g\\xe9n\\xe9ration des tr\\xe9sors du savoir et de la pens\\xe9e et garde vivante l'empreinte des gestes des anc\\xeatres."