Autant en emporte Max Steiner | Seriefonia

Published: April 5, 2023, 7 a.m.


Un monument du cinéma que vous connaissez sans doute moins que d’autres : Max Steiner est au centre du nouveau numéro de Seriefonia.



[« Agatha Christie’s Poirot – The Belgian Detective » – Christopher Gunning]



Il avait composé les musiques de plus de 40 aventures d’Hercule Poirot, avec l’éternel David Suchet, entre 1989 et 2004… Christopher Gunning, également connu pour ses partitions pour la version télé de Rebecca en 1997, ou encore de La Môme d’Olivier Dahan pour laquelle il remporte même le BAFTA en 2007, est décédé le 24 mars dernier à l’âge de 78 ans… En sa mémoire, je vous propose d’écouter un extrait de sa version de Mort sur le Nil : troisième épisode de la saison 9 de la série produite par ITV et diffusé pour la toute première fois le 12 avril 2004…    



[« Agatha Christie’s Poirot – Death on the Nile » – Christopher Gunning]



[« SérieFonia : Season V : Opening Credits » – Jerôme Marie]



[« Extrait Sonore : They Died with their Boots On (1941) »]



Olivia de Havilland et Errol Flynn dans La charge fantastique de Raoul Walsh en 1941… Un classique. Un des miens en tout cas. Mais dans un océan de partitions légendaires, ce film ne représente qu’une certes scintillante mais néanmoins minuscule goutte d’eau… Pionnier s’il en est, on retrouve son nom aux génériques de plus de 400 productions entre ses débuts en 1928 et sa disparition en 1971. Pour beaucoup, il est même considéré comme le père de la musique de film Hollywoodienne… De fait, il était temps… grand temps… que Max Steiner ait enfin droit à son SérieFonia…



[« King Kong – Finale » – Max Steiner]



Rien qu’en 1933, année décisive dans sa carrière, le compositeur, alors engagé comme directeur musical chez RKO, œuvre sur pas moins de… 36 productions ! Le plus souvent originales mais parfois également issues d’une banque musicale précédemment écrite et enregistrée, ses partitions sont donc généralement reconnues comme étant les toutes premières à avoir ouvert la voie à la musique de film telle qu’on continue de la concevoir aujourd’hui. Pour preuve, le score du King Kong de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, justement sorti en 1933, a une histoire vraiment pas banale…



[« King Kong – Forgotten Island, Jungle Dance » – Max Steiner]



Aussi culte soit-elle devenue, la musique de King Kong a bien failli ne jamais voir le jour… et a même été composée dans le dos des dirigeants de RKO Radio Pictures qui, par ailleurs, n’étaient pas non plus satisfaits des effets spéciaux. Ces derniers, convaincus de l’échec de leur production, ont demandé à Steiner d’intervenir pour améliorer le film en utilisant une sélection de morceaux préexistants. Mais c’était sans compter sur la détermination du musicien à proposer une œuvre 100% originale… et sans compter non plus sur le soutien indéfectible de Merian C. Cooper envers le compositeur. C’est lui qui propose de financer personnellement les sessions d’enregistrement avec un orchestre de 80 musiciens ! Grâce à cette initiative, et à l’image de son « héros », la partition de King Kong s’impose comme absolument gigantesque et propulse Max Steiner dans la légende…



[« The Son of Kong – Quicksand, Little Kong » – Max Steiner]



Ca, c’était pour la suite, Le fils de King Kong qui sort… la même année que l’original ! Qui a dit que l’industrialisation Hollywoodienne était récente ? Alors… Comme on parle tout de même de musiques ayant été composées il y a de cela fort, fort longtemps, j’ai essayé de privilégier les extraits les plus propres possibles. Généralement des réenregistrements. Dans le cas contraire,