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Paul \\xc9luard na\\xeet en 1895 sous le nom d\\u2019Eug\\xe8ne Grindel, \\xe0 Saint-Denis dans la banlieue parisienne. Atteint de tuberculose, il se fait hospitaliser en Suisse en 1912 : il d\\xe9couvre alors la po\\xe9sie, commence \\xe0 \\xe9crire et rencontre l\\u2019amour en la personne de Gala, une jeune Russe qu\\u2019il \\xe9pousera en 1917. Mobilis\\xe9 entre-temps en 1914, il part sur le front avant d\\u2019\\xeatre \\xe9loign\\xe9 des combats en raison d\\u2019une bronchite aigu\\xeb. Cette exp\\xe9rience de la guerre et de ses champs de bataille le traumatise et lui inspire Po\\xe8mes pour la Paix (publi\\xe9s en 1918). Rep\\xe9r\\xe9 alors par Jean Paulhan, il rencontre l\\u2019avant-garde litt\\xe9raire et artistique de l\\u2019\\xe9poque qu\\u2019il rejoint : Breton, Aragon, Soupault, De Chirico, Dali, Picasso et Max Ernst. Il adh\\xe8re \\xe0 l\\u2019id\\xe9e dada\\xefste de renouveler la langue puis, en octobre 1924, signe avec son ami Andr\\xe9 Breton le Manifeste du surr\\xe9alisme. Ses probl\\xe8mes de sant\\xe9, ses difficult\\xe9s conjugales et ses souffrances sentimentales inspireront sa po\\xe9sie surr\\xe9aliste, lyrique et sensible \\u2013 Capitale de la douleur (1926) ; L\\u2019Amour, la Po\\xe9sie (1929) ; La Vie imm\\xe9diate (1932) ; Les Yeux fertiles (1936). Libre en amour comme en po\\xe9sie, il sera tr\\xe8s affect\\xe9 par le d\\xe9part de Gala, qui le quitte en 1929 pour vivre avec Dali. Il retrouvera le bonheur avec Maria Benz, surnomm\\xe9e Nusch, qu\\u2019il \\xe9pousera en 1944. Le 1er septembre 1939, Paul \\xc9luard est mobilis\\xe9 dans le Loiret comme lieutenant dans l\\u2019Intendance. Il intervient aupr\\xe8s du pr\\xe9sident de la R\\xe9publique pour faire lib\\xe9rer le peintre Max Ernst, intern\\xe9 comme \\xab ressortissant allemand \\xbb. D\\xe9mobilis\\xe9 apr\\xe8s l\\u2019armistice de 1940, l\\u2019exode l\\u2019entra\\xeene dans le Tarn, puis il revient \\xe0 Paris aupr\\xe8s de son \\xe9pouse. Entr\\xe9 dans la R\\xe9sistance en 1942, il rencontre le fondateur des \\xc9ditions de Minuit, Pierre de Lescure, avec qui il collabore. Le recueil Po\\xe9sie et V\\xe9rit\\xe9 (1942), publi\\xe9 semi-clandestinement, sans visa de censure, rassemble des po\\xe8mes s\\u2019\\xe9levant nettement contre le nazisme et la collaboration, dont le plus c\\xe9l\\xe8bre, \\xab Libert\\xe9 \\xbb, traduit en dix langues, fut parachut\\xe9 par la Royal Air Force sur les contr\\xe9es occup\\xe9es. Paul \\xc9luard y expose son \\xab but poursuivi : retrouver, pour nuire \\xe0 l\\u2019occupant, la libert\\xe9 d\\u2019expression \\xbb. Il continue le combat arm\\xe9 d\\u2019une plume : il \\xe9crit Sept Po\\xe8mes d\\u2019amour en guerre (1943) et publie Au rendez-vous allemand (1945), compos\\xe9 de po\\xe8mes \\xe9crits dans la clandestinit\\xe9, sous les pseudonymes de Jean du Haut ou de Maurice Hervent.
\\nApr\\xe8s la guerre, le po\\xe8te produit des Po\\xe8mes politiques (1948) et m\\xeale contin\\xfbment simplicit\\xe9 de la langue et force des images (Po\\xe9sie ininterrompue I, 1946 ; Corps m\\xe9morable, 1947 ; Po\\xe9sie ininterrompue II, 1953, recueil posthume). Paul \\xc9luard reste un po\\xe8te empreint de fi\\xe8vre r\\xe9volutionnaire, d\\u2019aspiration humaniste.