Paul Eluard - Au Revoir - Yannick Debain

Published: Dec. 3, 2022, 1 p.m.

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Paul \\xc9luard est n\\xe9 \\xe0 Saint-Denis, au 46 boulevard de Ch\\xe2teaudun (actuellement boulevard Jules-Guesde), le 14 d\\xe9cembre 1895 \\xe0 11 heures du matin. Son p\\xe8re, Cl\\xe9ment Eug\\xe8ne Grindel, est comptable lorsque na\\xeet son fils mais ouvre, peu apr\\xe8s 1900, un bureau d'agence immobili\\xe8re. Sa m\\xe8re, Jeanne-Marie Cousin, est couturi\\xe8re. \\xc9luard fr\\xe9quente l'\\xe9cole communale de Saint-Denis, puis celle d'Aulnay-sous-Bois \\xe0 partir de 19036,. Vers 1908, la famille s'installe \\xe0 Paris, rue Louis-Blanc, il entre comme boursier \\xe0 l'\\xe9cole sup\\xe9rieure Colbert. Il obtient en 1912 son brevet et en juillet part se reposer, sa sant\\xe9 apparaissant fragile, avec sa m\\xe8re, \\xe0 Glion, en Suisse. Une grave crise h\\xe9moptysique l'oblige \\xe0 prolonger son s\\xe9jour et il est alors contraint, \\xe0 l'\\xe2ge de seize ans, d'interrompre ses \\xe9tudes, car il est atteint de tuberculose. Il reste hospitalis\\xe9 jusqu'en f\\xe9vrier 1914 au sanatorium de Clavadel, pr\\xe8s de Davos8. Il y rencontre une jeune Russe de son \\xe2ge en exil Helena Diakonova qu'il surnomme Gala. La forte personnalit\\xe9, l'imp\\xe9tuosit\\xe9, l'esprit de d\\xe9cision, la culture de la jeune fille impressionnent le jeune \\xc9luard qui prend avec elle son premier \\xe9lan de po\\xe9sie amoureuse, un \\xe9lan qui se prolongera dans tous ses \\xe9crits. Elle dessine son profil, et il ajoute \\xe0 la main : Je suis votre disciple. Ils lisent ensemble les po\\xe8mes de G\\xe9rard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautr\\xe9amont et Guillaume Apollinaire.

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Mobilis\\xe9 en 1914, il part sur le front comme infirmier militaire avant d\\u2019\\xeatre \\xe9loign\\xe9 des combats en raison d\\u2019une bronchite aigu\\xeb. Cette exp\\xe9rience de la guerre et de ses champs de bataille le traumatise et lui inspire Po\\xe8mes pour la Paix (publi\\xe9s en 1918).

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Devenu majeur le 14 d\\xe9cembre 1916, il \\xe9pouse Gala d\\xe8s le 21 f\\xe9vrier suivant.

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Le 11 mai 1918, il \\xe9crit \\xe0 l'un de ses amis : J'ai assist\\xe9 \\xe0 l'arriv\\xe9e au monde, tr\\xe8s simplement, d'une belle petite fille, C\\xe9cile, ma fille.

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En 1918, lorsque la victoire est proclam\\xe9e, Paul \\xc9luard allie la pl\\xe9nitude de son amour \\xe0 une profonde remise en question du monde : c'est le mouvement Dada qui va commencer cette remise en question, dans l'absurdit\\xe9, la folie, la dr\\xf4lerie et le non-sens. C'est ensuite le surr\\xe9alisme qui lui donnera son contenu. Juste avant les surr\\xe9alistes, les dada\\xefstes font scandale. \\xc9luard, ami intime d'Andr\\xe9 Breton, est de toutes les manifestations dada. Il fonde sa propre revue Proverbe dans laquelle il se montre, comme Jean Paulhan, obs\\xe9d\\xe9 par les probl\\xe8mes du langage. Tous deux veulent bien contester les notions de beau / laid, mais refusent de remettre en question le langage lui-m\\xeame. En 1920, \\xc9luard est le seul du groupe \\xe0 affirmer que le langage peut \\xeatre un \\xab but \\xbb, alors que les autres le consid\\xe8rent surtout comme un moyen de d\\xe9truire.

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Maison de Paul \\xc9luard \\xe0 Eaubonne, o\\xf9 il habite \\xe0 partir de 1923.

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En 1922, il promet \\xe0 Andr\\xe9 Breton de ruiner la litt\\xe9rature et de ne plus rien produire. Le 24 mars 1924, il embarque \\xe0 Marseille pour un voyage autour du monde. Le lendemain, para\\xeet le recueil Mourir de ne pas mourir qui porte en exergue Pour tout simplifier je d\\xe9die mon dernier livre \\xe0 Andr\\xe9 Breton. Il est de retour \\xe0 Paris au d\\xe9but du mois d'octobre comme si de rien n'\\xe9tait. Breton en dit : Alors il m'a mis un petit mot, qu'il m'attendait hier [au caf\\xe9]. Cyrano, ni plus ni moins. C'est bien le m\\xeame, \\xe0 n'en pas douter. Des vacances, quoi !. Tout naturellement, il participe au pamphlet Un cadavre \\xe9crit par les surr\\xe9alistes en r\\xe9action aux fun\\xe9railles nationales faites \\xe0 l'\\xe9crivain Anatole France.

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Toute la vie d'\\xc9luard se confond \\xe0 pr\\xe9sent avec celle du mouvement surr\\xe9aliste. C'est cependant lui qui \\xe9chappe le mieux \\xe0 la r\\xe9putation de violence et qui est le mieux accept\\xe9 comme \\xe9crivain par la critique traditionnelle. \\xc9luard se plie \\xe0 la r\\xe8gle surr\\xe9aliste r\\xe9sum\\xe9e par cette phrase du Comte de Lautr\\xe9amont : La po\\xe9sie doit \\xeatre faite par tous, non par un. Avec Benjamin P\\xe9ret, il \\xe9crit 152 proverbes mis au go\\xfbt du jour. Avec Andr\\xe9 Breton, L'Immacul\\xe9e Conception. Avec Breton et Ren\\xe9 Char, Ralentir travaux.

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D\\xe8s 1925, il soutient la r\\xe9volte des Marocains et en janvier 1927, il adh\\xe8re au Parti communiste fran\\xe7ais, avec Louis Aragon, Breton, Benjamin P\\xe9ret et Pierre Unik. Ils s\\u2019en justifient dans le tract collectif, Au grand jour.

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C'est aussi l'\\xe9poque o\\xf9 il publie deux recueils essentiels : Capitale de la douleur (1926) et L'Amour la po\\xe9sie (1929).

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En 1928, malade, il repart dans un sanatorium avec Gala, o\\xf9 ils passeront leur dernier hiver ensemble. C'est \\xe0 ce moment que Gala, qui \\xe9tait ouvertement la ma\\xeetresse de Max Ernst rencontre Salvador Dal\\xed et quitte le po\\xe8te pour le peintre. Paul \\xc9luard dit \\xe0 Gala : Ta chevelure glisse dans l'ab\\xeeme qui justifie notre \\xe9loignement. Peu apr\\xe8s, il fait la connaissance de Maria Benz, une artiste de music-hall d'origine alsacienne surnomm\\xe9e \\xab Nusch \\xbb avec qui il se mariera en 1934

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