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Jean de La Fontaine, n\\xe9 le 8 juillet 1621 \\xe0 Ch\\xe2teau-Thierry et mort le 13 avril 1695 \\xe0 Paris, est un po\\xe8te fran\\xe7ais de grande renomm\\xe9e, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure pour ses contes. On lui doit \\xe9galement des po\\xe8mes divers, des pi\\xe8ces de th\\xe9\\xe2tre et des livrets d\'op\\xe9ra qui confirment son ambition de moraliste.

Le Ch\\xeane et le Roseau est la vingt-deuxi\\xe8me fable du livre I de Jean de La Fontaine situ\\xe9 dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, \\xe9dit\\xe9 pour la premi\\xe8re fois en 1668

Le Ch\\xeane un jour dit au Roseau\\xa0:
"Vous avez bien sujet d\'accuser la Nature\\xa0;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d\'aventure
Fait rider la face de l\'eau,
Vous oblige \\xe0 baisser la t\\xeate\\xa0:
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d\'arr\\xeater les rayons du soleil,
Brave l\'effort de la temp\\xeate.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Z\\xe9phyr.
Encor si vous naissiez \\xe0 l\'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n\'auriez pas tant \\xe0 souffrir\\xa0:
Je vous d\\xe9fendrais de l\'orage\\xa0;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui r\\xe9pondit l\'Arbuste,
Part d\'un bon naturel\\xa0; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu\'\\xe0 vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu\'ici
Contre leurs coups \\xe9pouvantables
R\\xe9sist\\xe9 sans courber le dos\\xa0;
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
Du bout de l\'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord e\\xfbt port\\xe9s jusque-l\\xe0 dans ses flancs.
L\'Arbre tient bon\\xa0; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu\'il d\\xe9racine
Celui de qui la t\\xeate au Ciel \\xe9tait voisine
Et dont les pieds touchaient \\xe0 l\'Empire des Morts.