Alphonse Daudet -Lettres de mon Moulin-Chapitre 8 - Le Phare des sanguinaires. Conteur : Yannick Debain

Published: Nov. 30, 2022, 10 a.m.

b'

Le soleil, d\\xe9j\\xe0 tr\\xe8s bas, descendait vers l\\u2019eau de plus en plus vite, entra\\xeenant tout l\\u2019horizon apr\\xe8s lui. Le vent fra\\xeechissait, l\\u2019\\xeele devenait violette. Dans le ciel, pr\\xe8s de moi, un gros oiseau passait lourdement\\xa0: c\\u2019\\xe9tait l\\u2019aigle de la tour g\\xe9noise qui rentrait\\u2026 Peu \\xe0 peu la brume de mer montait. Bient\\xf4t on ne voyait plus que l\\u2019ourlet blanc de l\\u2019\\xe9cume autour de l\\u2019\\xeele\\u2026 Tout \\xe0 coup, au-dessus de ma t\\xeate, jaillissait un grand flot de lumi\\xe8re douce. Le phare \\xe9tait allum\\xe9. Laissant tout l\\u2019\\xeele dans l\\u2019ombre, le clair rayon allait tomber au large sur la mer, et j\\u2019\\xe9tais l\\xe0 perdu dans la nuit, sous ces grandes ondes lumineuses qui m\\u2019\\xe9claboussaient \\xe0 peine en passant\\u2026 Mais le vent fra\\xeechissait encore. Il fallait rentrer. \\xc0 t\\xe2tons, je fermais la grosse porte, j\\u2019assurais les barres de fer\\xa0; puis, toujours t\\xe2tonnant, je prenais un petit escalier de fonte qui tremblait et sonnait sous mes pas, et j\\u2019arrivais au sommet du phare. Ici, par exemple, il y en avait de la lumi\\xe8re\\xa0!

\\n

Dans le phare des Sanguinaires, Daudet assiste aux travaux quotidiens des gardiens. Lieu propice \\xe0 la r\\xeaverie et \\xe0 la fusion avec la nature, le phare suscite aussi un sentiment de solitude face \\xe0 l\\u2019immensit\\xe9 obscure de la mer. Sous la forme d\\u2019un r\\xe9cit ench\\xe2ss\\xe9, le narrateur \\xe9coute le vieux Bartoli lui raconter comment, un soir d\\u2019hiver o\\xf9 ils n\\u2019\\xe9taient que deux pharistes, son camarade Tch\\xe9co est mort en plein repas.

\\n


'