8 - LE MOT DU MATIN - Voltaire - Yannick Debain

Published: Nov. 25, 2022, 6 a.m.

b"

La vie est trop courte et le temps bien trop pr\\xe9cieux pour dire des choses inutiles.

\\n


\\n

Fran\\xe7ois-Marie Arouet, dit Voltaire, n\\xe9 le 21 novembre 1694 \\xe0 Paris et mort dans la m\\xeame ville le 30 mai 1778 (\\xe0 83 ans), est un \\xe9crivain et philosophe1 fran\\xe7ais qui a marqu\\xe9 le xviiie si\\xe8cle.

\\n


\\n

Repr\\xe9sentant le plus connu de la philosophie des Lumi\\xe8res, anglomane, f\\xe9ru d'arts et de sciences, personnage prot\\xe9iforme et complexe, non d\\xe9nu\\xe9 de contradictions, Voltaire domine son \\xe9poque par la dur\\xe9e de sa vie, l'ampleur de sa production litt\\xe9raire et la vari\\xe9t\\xe9 des combats politiques qu'il a men\\xe9s. Son influence est d\\xe9cisive sur la bourgeoisie lib\\xe9rale avant la R\\xe9volution fran\\xe7aise et pendant le d\\xe9but du xixe si\\xe8cle.

\\n


\\n

Anticl\\xe9rical mais d\\xe9iste, il d\\xe9nonce dans son Dictionnaire philosophique le fanatisme religieux de son \\xe9poque. Sur le plan politique, il est en faveur d\\u2019une monarchie mod\\xe9r\\xe9e et lib\\xe9rale, \\xe9clair\\xe9e par les \\xab philosophes \\xbb. Mettant sa notori\\xe9t\\xe9 au service des victimes de l\\u2019intol\\xe9rance religieuse ou de l\\u2019arbitraire, il prend position dans des affaires qu\\u2019il a rendues c\\xe9l\\xe8bres : Jean Calas, Pierre-Paul Sirven, chevalier de La Barre et comte de Lally.

\\n


\\n

Son \\u0153uvre litt\\xe9raire est riche et vari\\xe9e : son importante production th\\xe9\\xe2trale, ses longs po\\xe8mes \\xe9piques, telle La Henriade, et ses \\u0153uvres historiques firent de lui l\\u2019un des \\xe9crivains fran\\xe7ais les plus c\\xe9l\\xe8bres au xviiie si\\xe8cle. Son \\u0153uvre comprend aussi des contes, notamment Candide ou l'Optimisme, des Lettres philosophiques, le Dictionnaire philosophique et une correspondance monumentale dont nous connaissons plus de 15 000 lettres sur un total parfois estim\\xe9 \\xe0 40 000.

\\n


\\n

Titulaire d'une charge officielle d'historiographe du roi, il a publi\\xe9 Le si\\xe8cle de Louis XIV, puis Le Si\\xe8cle de Louis XV, ouvrages consid\\xe9r\\xe9s comme les premiers essais historiques modernes. Il a traduit librement La Science nouvelle de Jean-Baptiste Vico en lui donnant pour titre l'expression in\\xe9dite de Philosophie de l'histoire, ce qui fait de lui le pr\\xe9curseur du d\\xe9terminisme historique au xixe si\\xe8cle, puis de l'histoire culturelle au xxe si\\xe8cle.

\\n


\\n

Tout au long de sa vie, Voltaire fr\\xe9quente les Grands et courtise les monarques, sans dissimuler son d\\xe9dain pour le peuple, mais il est aussi en butte aux interventions du pouvoir, qui l\\u2019embastille et le contraint \\xe0 l\\u2019exil en Angleterre ou loin de Paris. En 1749, apr\\xe8s la mort d\\u2019\\xc9milie du Ch\\xe2telet, avec laquelle il a entretenu une liaison houleuse pendant quinze ans, il part pour la cour de Prusse mais, d\\xe9\\xe7u dans ses espoirs de jouer un grand r\\xf4le aupr\\xe8s de Fr\\xe9d\\xe9ric II \\xe0 Berlin, il se brouille avec lui apr\\xe8s trois ans et quitte Berlin en 1753. Il se r\\xe9fugie un peu plus tard aux D\\xe9lices, pr\\xe8s de Gen\\xe8ve, avant d\\u2019acqu\\xe9rir en 1759 un domaine \\xe0 Ferney, sur la fronti\\xe8re franco-genevoise, \\xe0 l\\u2019abri des puissants. Il ne reviendra \\xe0 Paris qu\\u2019en 1778, ovationn\\xe9 par le peuple apr\\xe8s une absence de pr\\xe8s de vingt-huit ans. Il y meurt \\xe0 83 ans.

\\n


\\n

Voltaire aime le confort, les plaisirs de la table et de la conversation qu\\u2019il consid\\xe8re, avec le th\\xe9\\xe2tre, comme l\\u2019une des formes les plus abouties de la vie en soci\\xe9t\\xe9. Soucieux de son aisance mat\\xe9rielle, qui garantit sa libert\\xe9 et son ind\\xe9pendance, il acquiert une fortune consid\\xe9rable dans des op\\xe9rations sp\\xe9culatives qui pr\\xe9figurent les grandes sp\\xe9culations boursi\\xe8res sous Louis XVI et dans la vente de ses ouvrages, ce qui lui permet de s\\u2019installer en 1759 au ch\\xe2teau de Ferney et d'y vivre sur un grand pied, tenant table et porte ouvertes. Le p\\xe8lerinage \\xe0 Ferney fait partie en 1770-1775 du p\\xe9riple de formation de l\\u2019\\xe9lite europ\\xe9enne \\xe9clair\\xe9e. Investissant ses capitaux, il fait du village mis\\xe9rable de Ferney une petite ville prosp\\xe8re. G\\xe9n\\xe9reux, d'humeur gaie, il est n\\xe9anmoins chicanier et parfois f\\xe9roce et mesquin avec ses adversaires comme Jean-Jacques Rousseau ou Cr\\xe9billon.

\\n


\\n

La R\\xe9volution fran\\xe7aise voit en lui comme en Rousseau un pr\\xe9curseur, si bien qu'il entre au Panth\\xe9on en 1791, le deuxi\\xe8me apr\\xe8s Mirabeau. \\xc0 cette m\\xeame p\\xe9riode, sur l'initiative du marquis de Villette qui l'h\\xe9bergeait, le \\xab quai des Th\\xe9atins \\xbb o\\xf9 l'\\xe9crivain habitait \\xe0 Paris au moment de sa mort sera baptis\\xe9 \\xab quai Voltaire \\xbb. C\\xe9l\\xe9br\\xe9 par la IIIe R\\xe9publique (d\\xe8s 1870, \\xe0 Paris, un boulevard et une place portent son nom), il a nourri, au xixe si\\xe8cle, les passions antagonistes des adversaires et des d\\xe9fenseurs de la la\\xefcit\\xe9 de l\\u2019\\xc9tat et de l\\u2019\\xe9cole publique, et, au-del\\xe0, de l\\u2019esprit des Lumi\\xe8res.

\\n


\\n


"