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Fran\\xe7ois-Ren\\xe9, vicomte de Chateaubriand, n\\xe9 \\xe0 Saint-Malo le 4 septembre 1768 et mort \\xe0 Paris le 4 juillet 1848, est un \\xe9crivain, m\\xe9morialiste et homme politique fran\\xe7ais. Il est consid\\xe9r\\xe9 comme l'un des pr\\xe9curseurs du romantisme fran\\xe7ais et l'un des plus grands noms de la litt\\xe9rature fran\\xe7aise.

Issu de la noblesse bretonne, membre le plus c\\xe9l\\xe8bre de sa famille originaire de Saint-Malo, Chateaubriand s'inscrit politiquement dans la mouvance royaliste. Plusieurs fois ambassadeur aupr\\xe8s de souverains divers, il est nomm\\xe9 ministre des Affaires \\xe9trang\\xe8res de 1822 \\xe0 1824 sous la Restauration et compte, sous le r\\xe8gne de Charles X, parmi les ultraroyalistes. Les nombreuses responsabilit\\xe9s politiques et diplomatiques qui jalonnent sa carri\\xe8re ainsi que son go\\xfbt pour le voyage, en Am\\xe9rique puis dans le bassin m\\xe9diterran\\xe9en, structurent une vie marqu\\xe9e par l'exil et la nostalgie de la stabilit\\xe9.

Ses premi\\xe8res publications majeures, l'Essai sur les r\\xe9volutions (1796) et le G\\xe9nie du christianisme (1802), manifestent son engagement politique alors en faveur de la contre-r\\xe9volution et en d\\xe9fense de la soci\\xe9t\\xe9 d'Ancien R\\xe9gime. Mais la question id\\xe9ologique s'entrem\\xeale tr\\xe8s rapidement \\xe0 la promotion d'une esth\\xe9tique originale qui remporte un grand succ\\xe8s populaire et litt\\xe9raire : la description de la nature et l'analyse des sentiments du Moi, qu'il met en \\u0153uvre dans les fictions Atala (1801) et Ren\\xe9 (1802), d'abord publi\\xe9es comme illustrations des th\\xe8ses du G\\xe9nie puis rattach\\xe9es au vaste cycle romanesque des Natchez (int\\xe9gralement paru en 1826), en font un mod\\xe8le pour la g\\xe9n\\xe9ration suivante des \\xe9crivains fran\\xe7ais. Sa propension au myst\\xe8re, \\xe0 l'amplitude, \\xe0 l'emphase, \\xe0 la grandeur m\\xe9lancolique, sa tentative d'exprimer une souffrance indicible et sa soif d'exotisme, qu'il r\\xe9affirme dans le r\\xe9cit de son voyage en M\\xe9diterran\\xe9e Itin\\xe9raire de Paris \\xe0 J\\xe9rusalem (1811), lui ont valu d'\\xeatre consid\\xe9r\\xe9 a posteriori comme l'un des pr\\xe9romantiques les plus influents de sa g\\xe9n\\xe9ration. La sensibilit\\xe9 douloureuse de ce vague des passions, illustr\\xe9 \\xe0 travers le personnage de Ren\\xe9, conna\\xeet une importante post\\xe9rit\\xe9 dans le romantisme fran\\xe7ais : le mal du si\\xe8cle de Musset ou le spleen de Baudelaire peuvent en \\xeatre consid\\xe9r\\xe9s, entre autres, comme de lointains avatars.

N\\xe9anmoins, l'\\u0153uvre monumentale de Chateaubriand r\\xe9side dans les M\\xe9moires d'outre-tombe, parues \\xe0 titre posthume d\\xe8s 1849, dont les premiers livres recr\\xe9ent son enfance et sa formation dans son milieu social de petite noblesse \\xe0 Saint-Malo et \\xe0 Combourg, tandis que les livres suivants rel\\xe8vent davantage du tableau historique des p\\xe9riodes dont il a \\xe9t\\xe9 le t\\xe9moin de 1789 \\xe0 1841. Ce texte, \\xe0 la fois chef-d'\\u0153uvre autobiographique et t\\xe9moignage historique de premier plan, manifeste une \\xe9volution de sa prose qui ne demeure pas moins influente sur la litt\\xe9rature fran\\xe7aise.