16 - Alphonse Daudet - Lettres de Mon Moulin - Le Poete Mistral - Yannick Debain..

Published: Dec. 5, 2022, 6 p.m.

b"

Alphonse Daudet na\\xeet \\xe0 N\\xeemes le 13 mai 1840, dans une famille catholique et l\\xe9gitimiste. Son p\\xe8re Vincent Daudet, dont les anc\\xeatres sont c\\xe9venols, est tisserand et n\\xe9gociant en soieries. Sa m\\xe8re Adeline est la fille d\\u2019Antoine Reynaud, un riche n\\xe9gociant en soie ard\\xe9chois. Il passe la majeure partie de sa petite enfance \\xe0 quelques kilom\\xe8tres de N\\xeemes, dans le village de Bezouce. Puis il suit les cours de l'institution Canivet \\xe0 N\\xeemes. Son p\\xe8re ferme sa fabrique, la famille d\\xe9m\\xe9nage \\xe0 Lyon en 1849, et Alphonse entre en sixi\\xe8me au lyc\\xe9e Amp\\xe8re de la ville. La ruine compl\\xe8te de son p\\xe8re en 1855 l'oblige \\xe0 renoncer \\xe0 passer son baccalaur\\xe9at. Il devient alors ma\\xeetre d'\\xe9tude au coll\\xe8ge d'Al\\xe8s. Cette exp\\xe9rience p\\xe9nible lui inspirera son premier roman, Le Petit Chose (1868), dans lequel il m\\xeale des faits r\\xe9els et d'autres invent\\xe9s, comme la mort de son fr\\xe8re.

\\n

D\\xe9sirant faire une carri\\xe8re litt\\xe9raire, il rejoint son fr\\xe8re Ernest \\xe0 Paris en novembre 1857. D\\xe9sargent\\xe9, il m\\xe8ne cependant une joyeuse vie de boh\\xe8me. Mais la fr\\xe9quentation d'une des dames de l'entourage de l'imp\\xe9ratrice Eug\\xe9nie lui vaut de contracter une affection syphilitique extr\\xeamement grave, avec des complications dont il souffrira toute sa vie, en particulier une ataxie locomotrice qui l'oblige \\xe0 marcher avec des b\\xe9quilles. Collaborant dans diff\\xe9rents journaux (notamment Paris-Journal, L'Universel et Le Figaro), il publie en 1858 un recueil de vers, Les Amoureuses, et entame la m\\xeame ann\\xe9e une liaison avec Marie Rieu, une jeune mod\\xe8le aux m\\u0153urs faciles. Elle devient sa ma\\xeetresse officielle et elle lui inspire le personnage du roman Sapho. Il rencontre l'ann\\xe9e suivante l'\\xe9crivain Fr\\xe9d\\xe9ric Mistral et ce sera le d\\xe9but d'une grande amiti\\xe9. La correspondance nourrie qu'entretiendront les deux hommes pendant pr\\xe8s de 40 ans ne sera ternie que lorsque Daudet publiera L'Arl\\xe9sienne (1869) et le roman Numa Roumestan (1881), caricatures du temp\\xe9rament m\\xe9ridional.

\\n

En 1860, il est engag\\xe9 comme secr\\xe9taire du duc de Morny (1811-1865), demi-fr\\xe8re de Napol\\xe9on III et pr\\xe9sident du Corps L\\xe9gislatif. Ce travail de secr\\xe9taire lui laisse beaucoup de temps libre qu'il occupe \\xe0 \\xe9crire des contes et des chroniques. Mais les premiers sympt\\xf4mes de la syphilis apparaissent9 et son m\\xe9decin lui conseille de partir pour un climat plus cl\\xe9ment. Il voyage ainsi en Alg\\xe9rie, en Corse, et en Provence10. Puis le duc meurt subitement en 1865. Cela provoque le tournant d\\xe9cisif de la carri\\xe8re d'Alphonse qui d\\xe9cide de se consacrer enti\\xe8rement \\xe0 l'\\xe9criture, comme chroniqueur au journal Le Figaro et comme \\xe9crivain.

\\n

Il conna\\xeet son premier succ\\xe8s en 1862-1865 avec la Derni\\xe8re Idole, pi\\xe8ce mont\\xe9e \\xe0 l'Od\\xe9on et \\xe9crite en collaboration avec Ernest Manuel (pseudonyme d'Ernest L\\xe9pine).

\\n

Alphonse Daudet dans son cabinet de travail avec Julia Allard, son \\xe9pouse (d\\xe9tail) \\u2014 Louis Montegut (c. 1880), mus\\xe9e Carnavalet.

\\n

Apr\\xe8s avoir voyag\\xe9 en Provence, Daudet d\\xe9bute avec Paul Ar\\xe8ne (consid\\xe9r\\xe9 comme son n\\xe8gre) l'\\xe9criture des premiers textes des Lettres de mon moulin. Le journal L'\\xc9v\\xe9nement les publiera comme feuilleton pendant tout l'\\xe9t\\xe9 de l'ann\\xe9e 1866, sous le titre de Chroniques proven\\xe7ales. Certains des r\\xe9cits des Lettres de mon moulin sont rest\\xe9s parmi les histoires les plus populaires de la litt\\xe9rature fran\\xe7aise, comme La Ch\\xe8vre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses ou L'\\xc9lixir du R\\xe9v\\xe9rend P\\xe8re Gaucher.

\\n

Le premier vrai roman d'Alphonse Daudet, Le petit Chose. Histoire d'un enfant., que l'auteur lui-m\\xeame qualifie de \\xab sorte d'autobiographie \\xbb12 est \\xe9crit en 1868. En 1874 Alphonse d\\xe9cide d'\\xe9crire des romans de m\\u0153urs comme Fromont jeune et Risler a\\xeen\\xe9 (prix de Jouy de l\\u2019Acad\\xe9mie fran\\xe7aise), Jack (1876), Le Nabab (1877) \\u2014 dont Fran\\xe7ois Bravay est le \\xab mod\\xe8le \\xbb \\u2014, Les Rois en exil (1879), Numa Roumestan (1881), L'Immortel (1888), etc. Consacrant l'essentiel de son \\u0153uvre au roman et au th\\xe9\\xe2tre (il est l'auteur de dix-sept pi\\xe8ces), il ne d\\xe9laisse pas pour autant son travail de conteur. En 1872, il publie Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, dont le personnage est devenu mythique. Contes du lundi (1873), un recueil de contes sur la guerre franco-allemande de 1870, t\\xe9moigne aussi de son go\\xfbt pour ce genre et pour les r\\xe9cits merveilleux.

\\n

Puis Daudet subit les premi\\xe8res atteintes d'une maladie incurable de la moelle \\xe9pini\\xe8re, le tabes dorsalis, une complication neurologique de la syphilis. Il continue de publier jusqu'en 1895 et meurt finalement le 16 d\\xe9cembre 1897, au 41 rue de l'Universit\\xe9 \\xe0 Paris, \\xe0 l'\\xe2ge de 57 ans. Il est enterr\\xe9 au cimeti\\xe8re du P\\xe8re-Lachaise (26e division) \\xe0 Paris.

"