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Michel Piccoli est le fils d'Henri Piccoli, violoniste, de lointaine origine tessinoise et de Marcelle Expert-Bezan\\xe7on (1892-1990), pianiste, elle-m\\xeame fille de l'industriel et homme politique fran\\xe7ais Charles Expert-Bezan\\xe7on.

Il a \\xab une enfance assez compliqu\\xe9e. C'est un enfant de remplacement, qui est venu remplacer son fr\\xe8re a\\xeen\\xe9 d\\xe9c\\xe9d\\xe9. \\xbb Il est plac\\xe9 dans un \\xe9tablissement pour enfants \\xe0 probl\\xe8mes o\\xf9 il se retrouve \\xab dans une situation de libert\\xe9 totale \\xbb.

Les engagements du jeune Piccoli, notamment politiques et \\xab contre le monde de l'argent\\xbb, se comprennent par l'opposition \\xe0 la personnalit\\xe9 de son grand-p\\xe8re, s\\xe9nateur de la IIIe R\\xe9publique, financier du parti radical, et important industriel de la peinture, accus\\xe9 par la gauche syndicale et Georges Clemenceau, d'avoir intoxiqu\\xe9 des ouvriers \\xe0 travers le blanc de plomb qui donnait le saturnisme.

Michel Piccoli suit une formation de com\\xe9dien d'abord aupr\\xe8s d'Andr\\xe9e Bauer-Th\\xe9raud puis au cours Simon

Apr\\xe8s une apparition en tant que figurant dans Sortil\\xe8ges de Christian-Jaque en 19458, Michel Piccoli d\\xe9bute au cin\\xe9ma dans Le Point du jour de Louis Daquin.

Cependant, c'est surtout au th\\xe9\\xe2tre qu'il s'illustre dans le d\\xe9but de sa carri\\xe8re, avec les compagnies Renaud-Barrault et Grenier-Hussot ainsi qu'au Th\\xe9\\xe2tre de Babylone (g\\xe9r\\xe9 par une coop\\xe9rative ouvri\\xe8re et qui met en sc\\xe8ne les pi\\xe8ces d'avant-garde de Ionesco ou Beckett). Bien que remarqu\\xe9 dans le film French Cancan en 1954, il poursuit sur les planches et travaille avec les metteurs en sc\\xe8ne Jacques Audiberti, Jean Vilar, Jean-Marie Serreau, Peter Brook, Luc Bondy, Patrice Ch\\xe9reau ou encore Andr\\xe9 Engel.

Durant la m\\xeame p\\xe9riode, il se fait conna\\xeetre dans des t\\xe9l\\xe9films populaires tels que Sylvie et le fant\\xf4me, Tu ne m\\u2019\\xe9chapperas jamais ou encore L\\u2019Affaire Lacenaire de Jean Prat.

Devenu ath\\xe9e apr\\xe8s un deuil familial, il rencontre en 1956 Luis Bu\\xf1uel, r\\xe9alisateur connu pour son anticl\\xe9ricalisme, et prend ironiquement le r\\xf4le d'un pr\\xeatre dans La Mort en ce jardin.

En 1959, il tourne Le Rendez-vous de No\\xebl, court m\\xe9trage d\\u2019Andr\\xe9 Michel d\\u2019apr\\xe8s la nouvelle de Malek Ouary, Le No\\xebl du petit cireur, qui se passe \\xe0 Alger.

Les ann\\xe9es 1960 marquent le d\\xe9but de sa cons\\xe9cration, remarqu\\xe9 dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville, il est r\\xe9v\\xe9l\\xe9 au grand public avec Le M\\xe9pris de Jean-Luc Godard aux c\\xf4t\\xe9s de Brigitte Bardot.

D\\xe8s lors, il tourne avec beaucoup des plus grands cin\\xe9astes fran\\xe7ais (Jean Renoir, Ren\\xe9 Clair, Ren\\xe9 Cl\\xe9ment, Alain Resnais, Agn\\xe8s Varda, Jacques Demy, Alain Cavalier, Michel Deville, Claude Sautet, Claude Chabrol, Louis Malle, Jacques Doillon, Jacques Rivette, L\\xe9os Carax, Bertrand Blier), europ\\xe9ens (Luis Bu\\xf1uel, Costa-Gavras, Marco Ferreri, Alfred Hitchcock, Jerzy Skolimowski, Marco Bellocchio, Ettore Scola, Manoel de Oliveira, Otar Iosseliani, Theo Angelopoulos, Nanni Moretti) et internationaux (Youssef Chahine, Raoul Ruiz, Hiner Saleem).

Dans Le Coup de gr\\xe2ce (1965).

Il devient l'un des acteurs f\\xe9tiches de Marco Ferreri, avec sept films, de Dillinger est mort \\xe0 Y'a bon les blancs en passant par Touche pas \\xe0 la femme blanche ! \\u2014 avec pour point d'orgue La Grande Bouffe \\u2014, de Luis Bu\\xf1uel avec six films : Le Journal d\\u2019une femme de chambre (1964), Belle de jour (1967), La Voie lact\\xe9e (1969), Le Charme discret de la bourgeoisie (1972), Le Fant\\xf4me de la libert\\xe9 (1974) et Cet obscur objet du d\\xe9sir (1977) ainsi que de Claude Sautet, avec Les Choses de la vie, Max et les Ferrailleurs, Mado et Vincent, Fran\\xe7ois, Paul\\u2026 et les autres. Il joue \\xe9galement dans le singulier Themroc.

Il entame la d\\xe9cennie 1980 par le prix d'interpr\\xe9tation au festival de Cannes en 1980, avec Le Saut dans le vide de Marco Bellocchio, et celui du festival de Berlin en 1982, avec Une \\xe9trange affaire de Pierre Granier-Deferre8. Il travaille avec le jeune cin\\xe9ma fran\\xe7ais, comme Jacques Doillon (La Fille prodigue en 1985), Leos Carax (Mauvais sang en 1986), n'h\\xe9sitant pas \\xe0 casser son image bienveillante avec des r\\xf4les provocateurs ou antipathiques, avant de s'essayer lui-m\\xeame \\xe0 la r\\xe9alisation.

Il tourne \\xe9galement plusieurs films avec Manoel de Oliveira, de Party (1996) \\xe0 Belle toujours (2006) en passant par Je rentre \\xe0 la maison (2001).

Habitu\\xe9 du festival de Cannes, il fait partie du jury de la comp\\xe9tition officielle du 60e festival en 2007 sous la pr\\xe9sidence de Stephen Frears.

Amateur de litt\\xe9rature, il a \\xe9galement enregistr\\xe9 la lecture des Fleurs du mal de Charles Baudelaire et de Gargantua de Fran\\xe7ois Rabelais.

En 2011, il joue dans Habemus Papam de Nanni Moretti, pr\\xe9sent\\xe9 en comp\\xe9tition \\xe0 Cannes. C'est sa derni\\xe8re apparition au cin\\xe9ma.