\xc0 noter : Le visage de l'enfant sur cette vid\xe9o est flout\xe9 pour \xe9viter qu'il soit reconnu, puisque les propos qu'il tient pourraient amener \xe0 le juger n\xe9gativement. La relation d'amiti\xe9 offre un contexte tr\xe8s riche de socialisation. Elle constitue l'aspect le plus visible des relations avec les pairs pour l'enfant et le prot\xe8ge des exp\xe9riences interpersonnelles n\xe9gatives (Poulin, 2012). Les enfants qui commencent l'\xe9cole voient la loyaut\xe9, la confiance et l'entraide comme des aspects importants de l'amiti\xe9 (Bukowski, Motzoi et Meyer, 2009), qui s'appuie alors davantage sur la notion de r\xe9ciprocit\xe9 : on attend d'un ami qu'il partage les choses \xe9quitablement et qu'il soit sensible \xe0 nos sentiments (Poulin, 2012). Certaines recherches montrent d'ailleurs que l'amiti\xe9 est associ\xe9e au d\xe9veloppement de l'habilet\xe9 \xe0 offrir son aide (Poulin, 2012). En contrepartie, les attitudes ou les comportements agressifs li\xe9s aux difficult\xe9s \xe0 s'autor\xe9guler sur le plan \xe9motionnel ou comportemental risquent de provoquer du rejet de la part des autres enfants. L'agressivit\xe9 est un facteur de rejet lorsqu'elle est mal contr\xf4l\xe9e, de nature immature, caus\xe9e par des difficult\xe9s d'attention ou d\xe9rangeante (disruptive) (Rubin, Coplan, Chen, Bowker et McDonald, 2011). Notons que l'agressivit\xe9 physique tend \xe0 diminuer entre 3 et 5 ans en raison du d\xe9veloppement du langage et des habilet\xe9s sociales. Au moment de l'entr\xe9e \xe0 l'\xe9cole, les conflits s'expriment et se r\xe8glent surtout verbalement (Papalia et Feldman, 2014). Par ailleurs, plusieurs chercheurs ont constat\xe9 que la compr\xe9hension des \xe9motions est li\xe9e \xe0 de meilleures relations avec les pairs. Ceci inclut, entre autres : la capacit\xe9 \xe0 comprendre que les \xe9motions peuvent \xeatre feintes (Hubbard et Dearing, 2004), \xe0 identifier les \xe9motions chez les autres, et \xe0 en comprendre les causes et les cons\xe9quences sur le plan du comportement (Deneault, Ricard, Quintal et Nader-Grosbois, 2011). Voir aussi sur le pr\xe9sent site les textes th\xe9oriques : Th\xe9orie de l'esprit : Compr\xe9hension des processus mentaux, de sa pens\xe9e et de celle des autres et Le d\xe9veloppement de la socialisation chez les enfants de 3 \xe0 7 ans. Dans cette vid\xe9o, on peut entendre un gar\xe7on de 5 ans parler de ses relations avec les autres enfants. Il relate une situation o\xf9 il a crach\xe9 sur un ami, ce qui a provoqu\xe9 une dispute. Pour la r\xe9gler, il s'est excus\xe9, de lui-m\xeame. Ceci montre que cet enfant comprend probablement ce qu'a ressenti l'autre enfant et qu'il poss\xe8de des habilet\xe9s pour r\xe9soudre le conflit. Mais il n'est pas arriv\xe9 \xe0 comprendre pourquoi on l'avait envoy\xe9 r\xe9fl\xe9chir apr\xe8s qu'il eut crach\xe9 sur un autre enfant. Il est donc limit\xe9 dans la compr\xe9hension des causes et cons\xe9quences des \xe9motions. Il d\xe9montre encore peu d'habilet\xe9s en g\xe9n\xe9ral pour identifier et comprendre les \xe9motions des autres enfants, du moins \xe0 partir de leurs expressions faciales. Et il dit que le fait que les autres soient f\xe2ch\xe9s l'affecte peu. De m\xeame, il n'a pas tendance \xe0 offrir son aide \xe0 une de ses amies, \xe0 moins qu'elle pr\xe9sente des signes \xe9vidents de probl\xe8mes physiques. On peut donc conclure que les comp\xe9tences sociales de cet enfant sont toujours en d\xe9veloppement. Il est \xe9videmment probable que ses comp\xe9tences s'am\xe9lioreront durant la p\xe9riode scolaire. R\xe9f\xe9rences Bukowski, W.M., Motzoi, C. et Meyer, F. (2009). Friendship as Process, Function, and Outcome. Dans K.H. Rubin, W.M. Bukowski et B. Laursen (dir.), Handbook of Peer Interactions, Relationships and Groups (p. 217-231). New York, NY : The Guilford Press. Deneault, J., Ricard, M., Quintal, G. et Nader-Grosbois, N. (2011). Les relations entre l'adaptation sociale de l'enfant et sa compr\xe9hension de la fausse croyance et des \xe9motions. Dans N. Nader-Grosbois (dir.), La th\xe9orie de l'esprit. Entre cognition, \xe9motion et adaptation sociale (p. 79-91). Bruxelles, Belgique : De Boeck Sup\xe9rieur. Fabes, R.A., Martin, C.-L. et Hanish, L.D. (2009). Children's Behaviors and Interactions with Peers. Dans K.H. Rubin, W.M. Bukowski et B. Laursen (dir.), Handbook of Peer Interactions, Relationships and Groups (p. 45-62). New York, NY : The Guilford Press. Hubbard, J.A. et Dearing, K.F. (2004). Children's Understanding and Regulation of Emotion in the Context of Their Peer Relations. Dans J.B. Kupersmidt et K.A. Dodge (dir.), Children's Peer Relations: From Development to Intervention (p. 81-99). Washington, DC : American Psychological Association. Papalia, D.E. et Feldman, R.D. (2014). Psychologie du d\xe9veloppement de l'enfant (8e \xe9d.). Montr\xe9al, Qu\xe9bec : Cheneli\xe8re \xc9ducation. Poulin, F. (2012). Recherches actuelles sur les relations entre pairs. Dans J.-P. Lemelin, M. Provost, G.M. Tarabulsy, A. Plamondon et C. Dufresne (dir.), D\xe9veloppement social et \xe9motionnel chez l'enfant et l'adolescent, les bases du d\xe9veloppement (p. 312-354). Qu\xe9bec, Qu\xe9bec : Les Presses de l'Universit\xe9 du Qu\xe9bec. Rubin, K.H., Coplan, R., Chen, X., Bowker, J. et McDonald, K.L. (2011). Peer relationships in childhood. Dans M.H. Bornstein et M.E. Lamb (dir.), Developmental science: An advanced textbook (6e ed.). New York, NY : Psychology Press.