\xc0 l'\xe2ge pr\xe9scolaire, les amis sont des camarades de jeu. D\xe8s 3 ans, les enfants montrent des pr\xe9f\xe9rences pour certains de leurs pairs (Boyd et Bee, 2017). Ceux qui commencent l'\xe9cole, eux, voient la loyaut\xe9, la confiance et l'entraide comme des aspects importants de l'amiti\xe9 (Bukowski, Motzoi et Meyer, 2009), qui s'appuie alors davantage sur la notion de r\xe9ciprocit\xe9 : on attend d'un ami qu'il partage les choses \xe9quitablement et qu'il soit sensible \xe0 nos sentiments (Poulin, 2012). La probabilit\xe9 qu'il y ait des amis mutuels, soit deux enfants se d\xe9crivant comme amis, augmente avec l'\xe2ge durant la p\xe9riode pr\xe9scolaire et sera encore plus grande lors de la p\xe9riode scolaire (Boyd et Bee, 2017). Paradoxalement, les enfants vivent aussi plus de conflits avec leurs amis qu'avec les autres enfants. Ceci s'explique, entre autres, par le fait que les amis passent plus de temps ensemble et se permettent davantage d'\xeatre critiques (Boyd et Bee, 2017) ou en comp\xe9tition entre eux, surtout chez les gar\xe7ons. Il est particuli\xe8rement int\xe9ressant de constater que si les conflits sont plus fr\xe9quents entre amis, les efforts et la fa\xe7on de les r\xe9soudre diff\xe8rent de ce qu'on observe dans les autres relations avec les pairs. Il y a plus de n\xe9gociation ou de renoncement \xe0 gagner son point lorsque les conflits surviennent dans le cadre de la relation d'amiti\xe9. Il est aussi plus probable qu'il y ait une solution \xe9quitable au conflit entre amis (Rubin, Coplan, Chen, Bowker, et McDonald, 2011), le souci de conserver l'ami favorisant une affirmation de soi plus " contr\xf4l\xe9e ". Concernant la compr\xe9hension des \xe9motions, le lien avec les comp\xe9tences sociales serait plus g\xe9n\xe9ralement accept\xe9. En fait, certains auteurs consid\xe8rent que comprendre les \xe9motions chez soi et chez les autres est un \xe9l\xe9ment important de la comp\xe9tence socio\xe9motionnelle (Coutu et al., 2012). Pour plus de d\xe9tails, voir, sur le pr\xe9sent site, les textes th\xe9oriques suivants : Th\xe9orie de l'esprit : Compr\xe9hension des processus mentaux, de sa pens\xe9e et de celle des autres et Le d\xe9veloppement de la socialisation chez les enfants de 3 \xe0 7 ans. Dans cette vid\xe9o, Milo, 5 ans, d\xe9crit sa relation avec son meilleur ami, Henri. Quand il doit expliquer pourquoi il aime cet ami, il \xe9voque qu'ils aiment les m\xeames jeux. Il indique aussi qu'Henri est gentil. Il fait donc r\xe9f\xe9rence \xe0 une qualit\xe9 de son ami, ce qui est un peu plus complexe que de s'en tenir \xe0 des comportements ou activit\xe9s. M\xeame si Milo dit qu'il y a peu de disputes avec son meilleur ami, il explique que parfois \xe7a se produit, quand Henri l'\xe9nerve ou ne choisit pas les bons jeux, en particulier des jeux de bataille. Leur strat\xe9gie commune pour r\xe9gler le conflit consiste \xe0 se regarder avec une expression faciale f\xe2ch\xe9e, ce qui am\xe8ne un changement de comportement. Il explique aussi qu'Henri pourrait lui dire ce qui ne va pas. Il est \xe0 noter qu'Henri d\xe9crit aussi Milo comme son meilleur ami, il s'agit donc d'une amiti\xe9 mutuelle. Voir les deux vid\xe9os suivantes : Relations d'amiti\xe9 chez un enfant de 5 ans (1) et Relations d'amiti\xe9 chez un enfant de 5 ans (2). La relation entre Milo et Henri permet donc d'observer une amiti\xe9 mutuelle, o\xf9 les deux partenaires tiennent l'un \xe0 l'autre. Il y a aussi pr\xe9sence de nombreuses strat\xe9gies pour r\xe9soudre les conflits sans faire appel \xe0 l'agressivit\xe9 physique. R\xe9f\xe9rences Boyd, D. et Bee, H. (2017). Les \xe2ges de la vie (5e \xe9d.). Montr\xe9al, Qu\xe9bec : ERPI. Bukowski, W.M., Motzoi, C. et Meyer, F. (2009). Friendship as Process, Function, and Outcome. Dans K.H. Rubin, W.M. Bukowski et B. Laursen (dir.), Handbook of Peer Interactions, Relationships and Groups (p. 217-231). New York, NY : The Guilford Press. Coutu, S., Bouchard, C., \xc9mard, M.-J. et Cantin, G. (2012). Le d\xe9veloppement des comp\xe9tences socio\xe9motionnelles chez l'enfant. Dans J.-P. Lemelin, M. Provost, G.M. Tarabulsy, A. Plamondon et C. Dufresne (dir.), D\xe9veloppement social et \xe9motionnel chez l'enfant et l'adolescent, les bases du d\xe9veloppement (p. 137-183). Qu\xe9bec, Qu\xe9bec : Presses de l'Universit\xe9 du Qu\xe9bec. Rubin, K.H., Coplan, R., Chen, X., Bowker, J. et McDonald, K.L. (2011). Peer Relationships in Childhood. Dans M.H. Bornstein et M.E. Lamb (dir.), Developmental science: An advanced textbook (6e \xe9d., p. 519-570). New York, NY : Psychology Press.