Des recherches montrent que les b\xe9b\xe9s poss\xe8dent deux syst\xe8mes d'\xe9valuation des quantit\xe9s, et ce, bien avant l'utilisation de symboles pour repr\xe9senter les nombres (Fayol, 2018). Un de ces syst\xe8mes permet de diff\xe9rencier deux ensembles comprenant des nombres diff\xe9rents d'\xe9l\xe9ments (Siegler, 2010; Fayol, 2018), ce qui correspond au principe de cardinalit\xe9 (lequel sera d\xe9fini un peu plus loin). Cependant, cette capacit\xe9 ne s'exprime que pour des ensembles de quatre \xe9l\xe9ments ou moins. On parle alors du principe de subitising (Siegler, 2010; Fayol, 2018). Les rapports entre ce syst\xe8me pr\xe9coce et la compr\xe9hension ult\xe9rieure des nombres est complexe. Bien qu'il soit possible qu'il contribue \xe0 cette compr\xe9hension, il s'agit tout de m\xeame d'un processus diff\xe9rent du comptage et du d\xe9nombrement d'\xe9l\xe9ments qui se produiront avec des enfants plus \xe2g\xe9s (Fayol, 2018). G\xe9n\xe9ralement, vers 3 ou 4 ans, les enfants peuvent commencer \xe0 distinguer des ensembles pouvant compter plus de quatre \xe9l\xe9ments. Ils n'utilisent alors plus le subitising, mais comptent plut\xf4t les \xe9l\xe9ments des ensembles (Siegler, 2010). Ils semblent alors comprendre le principe de cardinalit\xe9, c'est-\xe0-dire que " le dernier nombre \xe9nonc\xe9 repr\xe9sente le total des \xe9l\xe9ments compt\xe9s " (Papalia, 2018). Par exemple, si un enfant compte les \xe9l\xe9ments dans un ensemble et arrive \xe0 sept, il comprend qu'il y a au total sept \xe9l\xe9ments dans cet ensemble. Les enfants indiquent d'ailleurs cette compr\xe9hension en pla\xe7ant l'accent tonique sur le dernier nombre (Siegler, 2010). Pour plus de d\xe9tails sur le d\xe9veloppement des math\xe9matiques, consultez le texte th\xe9orique D\xe9veloppement des math\xe9matiques. Dans cette vid\xe9o, Danielle, 5 ans, doit dire combien d'objets sont repr\xe9sent\xe9s sur des cartes. Elle r\xe9ussit facilement \xe0 r\xe9pondre pour toutes les cartes qui lui sont pr\xe9sent\xe9es, qu'elles contiennent deux, sept, cinq ou quatre objets. Il est difficile de savoir de fa\xe7on certaine la strat\xe9gie utilis\xe9e par Danielle pour r\xe9pondre. Il est possible qu'elle fasse seulement une reconnaissance perceptive : elle reconnaitrait la disposition des objets et l'associerait automatiquement au chiffre correspondant. Il s'agirait alors d'un ph\xe9nom\xe8ne semblable \xe0 celui du subitising, observ\xe9 chez les enfants plus jeunes. Cependant, il s'av\xe8re plus probable qu'elle d\xe9nombre les objets en r\xe9citant mentalement ou \xe0 voix basse la chaine num\xe9rique. Ceci expliquerait pourquoi la carte contenant le plus d'objets (sept) soit celle qui lui prend le plus de temps. Elle comprendrait alors le principe de cardinalit\xe9 : le dernier chiffre nomm\xe9 correspond au nombre total d'\xe9l\xe9ments. Les cartes utilis\xe9es dans cette vid\xe9o sont Nombres, formes et couleurs, collection Premiers Apprentissages, \xc9ditions Caract\xe8re (2011). R\xe9f\xe9rences Fayol, M. (2018). L'acquisition du nombre. (3e \xe9d.). Paris, France : Presses universitaires de France, collection " Que sais-je ". Papalia, D.E. et Martorell, G. (2018). Psychologie du d\xe9veloppement de l'enfant (9e \xe9d.). Montr\xe9al, Qu\xe9bec : Cheneli\xe8re \xc9ducation. Siegler, R. S. (2010). Enfant et raisonnement - Le d\xe9veloppement cognitif de l'enfant (2e \xe9d.). Bruxelles, Belgique : De Boeck Sup\xe9rieur.