Amitie chez les enfants de 7 et 8 ans

Published: April 29, 2021, 7:59 a.m.

b'La relation d\'amiti\\xe9 offre un contexte tr\\xe8s riche de socialisation. Elle constitue l\'aspect le plus visible des relations avec les pairs pour l\'enfant et le prot\\xe8ge des exp\\xe9riences interpersonnelles n\\xe9gatives (Poulin, 2012). De m\\xeame, avoir des amis augmente la confiance en soi, favorise la r\\xe9ussite scolaire (Bukowski, Motzoi et Meyer, 2009) et diminue les risques d\'\\xeatre victime de mauvais traitements ou d\'\\xeatre rejet\\xe9 par les pairs (Poulin, 2012). On peut facilement d\\xe9duire l\'importance accord\\xe9e aux amis \\xe0 partir de certaines conduites des enfants, comme le fait de chercher son ami dans la cour de r\\xe9cr\\xe9ation, de le choisir pour des activit\\xe9s ou de le consulter quant au comportement \\xe0 avoir avec d\'autres enfants (Briand-Malenfant, 2016). Les enfants qui commencent l\'\\xe9cole voient la loyaut\\xe9, la confiance et l\'entraide comme des aspects importants de l\'amiti\\xe9 (Bukowski, Motzoi et Meyer, 2009), laquelle s\'appuie alors davantage sur la notion de r\\xe9ciprocit\\xe9 : on attend d\'un ami qu\'il partage les choses \\xe9quitablement et qu\'il soit sensible \\xe0 nos sentiments (Poulin, 2012). Certaines recherches montrent d\'ailleurs que l\'amiti\\xe9 est associ\\xe9e au d\\xe9veloppement de l\'habilet\\xe9 \\xe0 offrir son aide (Poulin, 2012). Ces notions de confiance et de loyaut\\xe9 entre amis sont observables par l\'importance que les enfants accordent au fait de respecter leurs promesses ou de garder des secrets (Briand-Malenfant, 2016). Pour plus de d\\xe9tails, voir le texte D\\xe9veloppement de la socioalisation chez les enfants de 3 \\xe0 7 ans. Selman (Selman et Schultz, 1990) propose une \\xe9volution des relations d\'amiti\\xe9, de l\'\\xe2ge de 3 ans \\xe0 l\'adolescence. D\'apr\\xe8s lui, l\'amiti\\xe9 est d\'abord d\\xe9termin\\xe9e par la proximit\\xe9 physique chez les plus jeunes, puis par des activit\\xe9s ou centres d\'int\\xe9r\\xeat communs, pour les jeux par exemple. L\'intimit\\xe9, la r\\xe9ciprocit\\xe9 et la confiance prendront de plus en plus d\'importance avec l\'\\xe2ge. Le choix des amis se fait selon plusieurs crit\\xe8res. D\\xe8s la p\\xe9riode pr\\xe9scolaire, un de ces crit\\xe8res est la similarit\\xe9 entre amis. Les amis ont plus de probabilit\\xe9 de se ressembler quant \\xe0 la prosociabilit\\xe9, la timidit\\xe9, la popularit\\xe9, la r\\xe9ussite scolaire, etc. (Bukowski, Motzoi et Meyer, 2009) que l\'inverse, un ph\\xe9nom\\xe8ne que l\'on nomme homophilie. On peut aussi observer des similarit\\xe9s de caract\\xe9ristiques g\\xe9n\\xe9rales tels l\'\\xe2ge, le niveau socio\\xe9conomique ou le genre (Poulin, 2012). Le genre est un crit\\xe8re particuli\\xe8rement important. Pendant l\'enfance, la majeure partie du temps est occup\\xe9e par des interactions avec des partenaires du m\\xeame genre (Poulin, 2012). On peut m\\xeame parler de s\\xe9gr\\xe9gation sexuelle (voir les vid\\xe9os sur notre site \\xe0 ce sujet). Les amiti\\xe9s sont aussi v\\xe9cues un peu diff\\xe9remment pour les gar\\xe7ons et les filles. Ces derni\\xe8res accordent plus d\'importance \\xe0 l\'empathie et \\xe0 l\'intimit\\xe9 (Poulin, 2012, Rubin, Coplan, Chen, Bowker et McDonald, 2011). Pour leur part, les amiti\\xe9s entre gar\\xe7ons tendent \\xe0 durer plus longtemps (Poulin, 2012). Les gar\\xe7ons amis entretiennent plus de concurrence entre eux que ceux qui ne sont pas amis, alors qu\'on observe le contraire chez les filles (Boyd et Bee, 2017). Pour une description plus d\\xe9taill\\xe9e de la th\\xe9orie de Selman, voir le texte Th\\xe9orie de Selman concernant l\'amiti\\xe9. Dans la premi\\xe8re partie de la vid\\xe9o, Arnaud \\xe2g\\xe9 de 8 ans, nous parle de ses amis et explique pourquoi ils le sont : " William, Charlie... parce qu\'ils sont gentils et ils sont dr\\xf4les. " Lorsqu\'on lui demande quels sont les jeux qu\'il aime, il nous donne les exemples suivants : " Faire des petits paniers avec un ballon de basket, jeu d\'espions... ". Il nous d\\xe9crit le jeu d\'espions comme une poursuite o\\xf9 lui et ses amis doivent fuir un m\\xe9chant... qui est sa sœur Morgane. Arnaud s\'adonne \\xe0 des jeux plus physiques. Dans la deuxi\\xe8me partie, Chlo\\xe9 \\xe2g\\xe9e de 7 ans, nous parle de ses amies. Elle joue avec Morgane et Camille. Camille est son amie d\'enfance et Morgane, elle la trouve gentille. Lorsqu\'on lui demande ses jeux pr\\xe9f\\xe9r\\xe9s, elle r\\xe9pond : " \\xc0 l\'\\xe9cole, aux Barbie et dessiner "; on voit que Chlo\\xe9 et ses amis s\'adonnent \\xe0 des jeux calmes et en petit groupe. R\\xe9f\\xe9rences Boyd, D. et Bee, H. (2017). Les \\xe2ges de la vie (5e \\xe9d.). Montr\\xe9al, Qu\\xe9bec : ERPI. Briand-Malenfant, R. (2016). L\'amour et l\'amiti\\xe9 chez les enfants. Montr\\xe9al, Qu\\xe9bec : \\xc9ditions du CHU Sainte-Justine. Bukowski, W.M., Motzoi, C. et Meyer, F. (2009). Friendship as process, function, and outcome. Dans K.H. Rubin, W.M. Bukowski et B. Laursen (dir.), Handbook of peer interactions, relationships and groups. New York, NY : The Guilford Press. Poulin, F. (2012). Recherches actuelles sur les relations entre pairs. Dans J.-P. Lemelin, M. Provost, G.M. Tarabulsy, A. Plamondon et C. Dufresne (dir.), D\\xe9veloppement social et \\xe9motionnel chez l\'enfant et l\'adolescent, les bases du d\\xe9veloppement. Qu\\xe9bec, Qu\\xe9bec : Les Presses de l\'Universit\\xe9 du Qu\\xe9bec. Rubin, K.H., Coplan, R., Chen, X., Bowker, J. et McDonald, K.L. (2011). Peer relationships in childhood. Dans M.H. Bornstein et M.E. Lamb (dir.), Developmental science: An advanced textbook (6e \\xe9d.). New York, NY : Psychology Press. Selman, R. et Schultz, L.H. (1990). Making friend in youth. Chicago, Il : The University of Chicago Press.'