Additions et soustractions (2)

Published: April 29, 2021, 7:59 a.m.

b'Les strat\\xe9gies utilis\\xe9es par les enfants pour faire des additions sont diversifi\\xe9es. Une des plus simples consiste \\xe0 " compter sur ses doigts ". Si cette strat\\xe9gie peut sembler trop simple et \\xe0 proscrire, elle pr\\xe9sente en fait des avantages. En effet, cette m\\xe9thode permet \\xe0 l\'enfant de cr\\xe9er, sans trop d\'erreurs, un lien fort entre l\'addition \\xe0 faire (par exemple, " 3 + 4 ") et sa somme (en l\'occurrence, sept) (Siegler, 2010). Vers 6 ou 7 ans, l\'apprentissage des tables d\'addition \\xe0 l\'\\xe9cole permet aussi de r\\xe9cup\\xe9rer directement dans la m\\xe9moire \\xe0 long terme des op\\xe9rations d\\xe9j\\xe0 effectu\\xe9es (Gimbert, 2016). Le mod\\xe8le de Fuson (rapport\\xe9 par Ste-Marie, 2015 et Deshaies, 2020) d\\xe9crit comment les enfants comprennent la chaine num\\xe9rique ou suite de nombres et l\'impact de cette compr\\xe9hension sur les op\\xe9rations math\\xe9matiques qu\'ils peuvent effectuer. Ce mod\\xe8le comprend cinq \\xe9tapes. Pour plus de d\\xe9tails sur le mod\\xe8le de Fuson et sur le d\\xe9veloppement des math\\xe9matiques, consultez le texte th\\xe9orique D\\xe9veloppement des math\\xe9matiques. Dans la quatri\\xe8me \\xe9tape du mod\\xe8le de Fuson, entre 6 et 8 ans, les enfants utilisent une chaine unitaire. \\xc0 cette \\xe9tape, les enfants sont capables de compter \\xe0 partir d\'un nombre dans une suite, sans commencer par le un (Ste-Marie, 2015). Par exemple, pour faire " 4 + 3 ", ils peuvent partir de quatre et ajouter trois \\xe9l\\xe9ments (" 5, 6, 7 "). \\xc0 cette \\xe9tape, les nombres repr\\xe9sentent pour les enfants des entit\\xe9s cardinales. La capacit\\xe9 \\xe0 faire des soustractions se d\\xe9veloppe en partie comme celle \\xe0 faire des additions. Les enfants commencent par utiliser des supports externes (doigts, jetons), puis int\\xe9riorisent les proc\\xe9dures (Fayol, 2018). Cependant, les r\\xe9sultats des soustractions sont plus rarement m\\xe9moris\\xe9s que ceux des additions, m\\xeame chez les adultes. Par cons\\xe9quent, les enfants sont plus susceptibles de r\\xe9pondre en utilisant une proc\\xe9dure (externe ou mentale) que " par cœur " (Fayol, 2018; Gimbert, 2016). Lorsqu\'ils peuvent utiliser un support externe, les enfants arrivent \\xe0 r\\xe9soudre un probl\\xe8me comme " 5 - 3 " en retranchant des \\xe9l\\xe9ments d\'un ensemble (enlever trois jetons d\'un ensemble) (Fayol, 2018; Gimbert, 2016). D\\xe8s l\'\\xe2ge de 4 ou 5 ans, les enfants arrivent \\xe0 r\\xe9pondre en utilisant ces proc\\xe9dures (Gimbert, 2016). En l\'absence d\'objets, les enfants recourent au comptage sur les doigts ou au comptage verbal pour r\\xe9pondre \\xe0 une question comme " Combien font 9 - 3? ". Ils peuvent " surcompter ", c\'est-\\xe0-dire partir du plus petit nombre et aller jusqu\'au nombre le plus grand (donc, \\xe9num\\xe9rer " 4, 5, 6, 7, 8, 9 " et conclure qu\'il y a une diff\\xe9rence de six) ou compter \\xe0 rebours (donc, " 8, 7, 6 ") (Gimbert, 2016). C\'est \\xe0 partir de l\'\\xe2ge de 9 ans que les enfants utilisent la m\\xe9thode la plus \\xe9conomique (la deuxi\\xe8me m\\xe9thode donn\\xe9e en exemple) (Fayol, 2018). Dans cette vid\\xe9o, Gabriel, 7 ans, doit r\\xe9soudre des additions et des soustractions. M\\xeame si ces probl\\xe8mes lui sont pr\\xe9sent\\xe9s par \\xe9crit, il les r\\xe9sout en utilisant ses doigts. Pour les deux additions, sa m\\xe9thode est assez claire. Il part d\'un des chiffres \\xe0 additionner, qu\'il repr\\xe9sente en d\\xe9pliant ses doigts, puis ajoute le nombre de doigts correspondant au deuxi\\xe8me chiffre. Par exemple, pour faire " 6 + 9 ", il d\\xe9plie six doigts, puis ajoute neuf doigts en comptant \\xe0 voix haute " 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15 ". Il semble donc utiliser ce que Fuson appelle une chaine unitaire, qui correspond \\xe0 la quatri\\xe8me \\xe9tape de son mod\\xe8le. La fa\\xe7on dont Gabriel fait ses soustractions est moins claire. Dans le cas de la premi\\xe8re soustraction ("19 - 9") il semble connaitre le r\\xe9sultat par cœur. Il est possible qu\'il utilise le surcomptage pour la deuxi\\xe8me soustraction (" 11-9 "), puisqu\'il semble indiquer dans ses explications qu\'il compte jusqu\'\\xe0 9, puis qu\'il ajoute deux. Cependant, ses explications ne sont pas assez claires pour savoir exactement comment il proc\\xe8de. R\\xe9f\\xe9rences Deshaies, I. (2020). L\'apprentissage des math\\xe9matiques au pr\\xe9scolaire. Dans I. Deshaies et J-M Miron (dir.), Tisserands d\'enfance - Le d\\xe9veloppement de l\'enfant de 4 et 5 ans. Montr\\xe9al, Qu\\xe9bec : Les \\xe9ditions JFD. Fayol, M. (2018). L\'acquisition du nombre. (3e \\xe9d.). Paris, France : Presses universitaires de France, collection " Que sais-je ". Gimbert, F. (2016). L\'appr\\xe9hension des quantit\\xe9s par la vision ou le toucher : son d\\xe9veloppement et son r\\xf4le dans les apprentissages num\\xe9riques chez l\'enfant. (Th\\xe8se de doctorat, Universit\\xe9 Grenoble Alpes, Grenoble, France). Rep\\xe9r\\xe9 \\xe0 https://www.unige.ch/fapse/sensori-moteur/files/8714/8659/5658/TheseFG.pdf Siegler, R. S. (2010). Enfant et raisonnement - Le d\\xe9veloppement cognitif de l\'enfant (2e \\xe9d.). Bruxelles, Belgique : De Boeck Sup\\xe9rieur. Ste-Marie, A. (2015). L\'importance des strat\\xe9gies de calcul pour r\\xe9soudre des t\\xe2ches portant sur les \\xe9galit\\xe9s lacunaires et les suites \\xe0 compl\\xe9ter au 1er cycle du primaire. Vivre le primaire, 28(2), 42-43.'