Revue de presse française - À la Une: vaccins, l’Europe à la traîne

Published: March 10, 2021, 7:56 a.m.

Constat établi par Le Monde : « à Bruxelles et dans toutes les capitales européennes, on s’active pour tenter d’accélérer le processus de vaccination, qui a démarré si laborieusement sur le Vieux Continent le 26 décembre dernier. Autorisations de mise sur le marché tardives, problèmes logistiques, campagnes de vaccination poussives, l’Europe cumule les retards. Seuls 6,1 % des Européens ont reçu au moins une injection, contre 17,1 % des Américains, 32,1 % des Britanniques, plus de 35 % des Émiratis, et 57 % des Israéliens. (…) Alors que les variants se propagent dangereusement, il n’y a plus une minute à perdre, s’exclame Le Monde. Les Vingt-Sept ont quelques semaines – pas plus, s’ils veulent sauver l’été de leurs concitoyens – pour inverser la donne et transformer en succès ce qui, depuis fin janvier, s’annonce comme un fiasco. Les enjeux sont aussi bien sanitaires – la pandémie a à ce jour fait plus de 600 000 morts en Europe – qu’économiques ou géopolitiques, dans un monde où le Vieux Continent peine à imprimer sa marque et où le Brexit pourrait lui faire de l’ombre. » L’éclaircie : proche ou lointaine ? Pour sa part, le gouvernement français se veut optimiste. « Mercredi dernier, rappelle Le Figaro, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal affirmait espérer "un retour à une vie plus normale (…) peut-être dès la mi-avril", même si entre-temps auront lieu "des semaines de gros temps". » Non, c’est « n’importe quoi », a rétorqué hier matin le professeur Axel Kahn, généticien et président de la Ligue nationale contre le cancer. « Oui, il faut offrir une perspective, a-t-il poursuivi, mais basée sur des données, des données de qualité. » En tout cas, les derniers chiffres ne sont pas bons, pointe Le Figaro. « Le nombre de patients atteints du Covid-19 en réanimation a continué de progresser hier avec 3.918 personnes hospitalisées dans ces services dont 421 admises au cours des dernières 24 heures. » Toutefois, l’exécutif continue d’y croire. « "Il faut encore tenir quatre à six semaines", confie-t-on au ministère de la Santé, rapporte Le Parisien, en reprenant l’horizon fixé par Emmanuel Macron lui-même, il y a quelques jours. "D’ici là, neuf à dix millions de Français auront été vaccinés, on pourra commencer à respirer", poursuit-on, en évacuant, pour le moment, l’idée d’un allègement des mesures de couvre-feu. "Que les gens comprennent qu’on est vraiment au stade où tout peut basculer d’un côté ou d’un autre, pointe un conseiller ministériel. Mais le constat actuel, poursuit-il, c’est que malgré le variant britannique qui devient majoritaire dans certaines régions, le système de santé ne pète pas pour autant. Alors il faut s’accrocher", conclut-il, en confirmant que la question de la vaccination reste au centre de tous les enjeux du moment. » Ce matin, précise encore Le Parisien, « un Conseil de défense sanitaire est prévu à l’Élysée. Sans aucune annonce majeure, a priori, concernant les départements sous surveillance depuis une semaine. Mais peut-être des ajustements locaux, "au cas par cas". » Fragiles démocraties d’Afrique francophone « Pas de printemps pour les pays d’Afrique francophone » : un billet à lire dans Libération. Libération qui constate que « du Sénégal au Tchad en passant par le Bénin ou le Congo-Brazzaville, la démocratie reste fragile voire inexistante dans ces pays, où les élections ne servent souvent qu’à légitimer des régimes autoritaires. (…) En 2012, le départ de Wade (au Sénégal) aurait pu inaugurer "un printemps africain" dans la foulée des "printemps arabes" de l’année précédente, pointe Libération. Mais dix ans plus tard, le printemps 2021 semble n’offrir que les fleurs mortuaires d’une démocratisation en berne sur le continent. Même les pays les plus solides semblent parfois vaciller vers un autoritarisme qui rappelle les dictatures à parti unique des années 60. » Libération prend donc l’exemple actuel du Sénégal, du Tchad ou encore du Congo-Brazzaville, où « Denis Sassou-Nguesso, 77 ans, dont 36 au pouvoir, revendique le 21 mars un quatrième mandat dans un pays en ruine. Le principal opposant lors du précédent scrutin en 2016, le général Mokoko, croupit toujours en prison. Dans l’indifférence générale. Rien qu’en 2020, précise encore Libération, le régime en place aurait commandé plus de 100 tonnes d’armements à l’Azerbaïdjan. Un pays en guerre ?, s’interroge Libé Non…, répond-il. Si ce n’est potentiellement contre ses propres citoyens qui ne se font aucune illusion sur l’issue du vote. »