Revue de presse française - À la Une : Macron sous pression

Published: March 17, 2021, 7:58 a.m.

Va-t-il décider de reconfiner ou non ? Hier soir, le premier ministre, Jean Castex, parlait de 3e vague… Ce matin, le chef de l’État est au pied du mur. « Hier soir, pointe Le Figaro, le président de la République a réuni une nouvelle fois le Conseil sanitaire pour examiner la situation avant un Conseil de défense crucial ce mercredi matin. "Nous aurons à prendre dans les jours qui viennent sans doute de nouvelles décisions", avait prévenu Emmanuel Macron lundi. L’Île-de-France est particulièrement concernée, précise Le Figaro, car fortement touchée par les contaminations. Alors qu’elle semble s’être montrée efficace à Dunkerque, la piste d’un confinement le week-end est à l’étude. Avec une ligne rouge toutefois : la fermeture des écoles. Le président de la République et le ministre de l’Éducation nationale y sont opposés à cause des conséquences néfastes observées sur les élèves pendant le premier confinement. » Macron : « le maître du temps perdu ? » « Le maître du temps, c’est le virus, malheureusement », a reconnu lundi Emmanuel Macron. « Cette petite phrase en dit long sur l’aveu d’impuissance du président de la République », s’exclame Libération. Libération qui n’épargne guère le chef de l’État avec ce grand titre : « Le maître du temps perdu ». Et en effet, « alors que les États-Unis, Israël, ou encore le Royaume-Uni se préparent au retour à la normale cet été », nous, on attend, déplore le journal. On attend « que l’Union européenne réussisse à dégoter un peu plus de ces vaccins qu’elle a elle-même contribué à dévaluer. » On attend « les chiffres quotidiens de l’épidémie », on attend « les décisions allemandes pour prendre les nôtres », on attend « le bon vouloir des Américains, ou des Russes, ou des Chinois. » Et Libération de s’interroger : « Où a disparu le plus jeune président de l’histoire, sa fougue, son ambition, son idée de la France ? Et où va-t-il aujourd’hui, où mène-t-il son pays ? » L’Humanité enfonce le clou… « La gestion de la pandémie a révélé de si lourdes failles et faiblesses que la nation, en mode accéléré, a donné l’impression de tomber de son piédestal. (…) Qu’il le veuille ou non, Emmanuel Macron porte une responsabilité écrasante, devenant en quelque sorte l’incarnation absolue de ce déclin révélé. » AstraZeneca : le principe de précaution poussé à l’extrême ? Et pour couronner le tout, le doute est désormais installé dans les esprits sur la vaccination, avec le retrait provisoire du vaccin AstraZeneca… « Rassurant de prime abord, le retrait d’un vaccin distille en sous-main un surcroît d’angoisse, pointe Les Dernières Nouvelles d’Alsace. (…) Pour ne pas avoir rappelé que des événements fortuits sont inévitables, les personnes en responsabilité sont suspectées d’avoir sacrifié la sûreté à la rapidité. Ce qui est désastreux. À force de se corriger l’un l’autre, le politique et le scientifique font douter de leur cohésion. La mécanique est en place pour transformer la crise sanitaire en crise de confiance. » Sud-Ouest déplore également ce principe de précaution poussé à l’extrême : « La précaution peut s’avérer plus dangereuse que le danger supposé, et l’on sait d’ailleurs que le risque zéro n’existe pas. Il est en l’occurrence minime, de l’ordre de 0,0002 % au niveau européen. Au pays de Pasteur, aurait-on oublié que tout vaccin peut entraîner des effets secondaires ? Le gouvernement parle de construire la confiance en jouant la transparence. Louable souci. Mais ne risque-t-il pas au contraire, et les autres pays européens avec, d’entretenir la défiance ? Quand "nous sommes en guerre" (comme le disait Emmanuel Macron il y a un an), le principe de précaution devrait pour le moins connaître certaines limites. » Seul antidote : le courage… Et on revient au Figaro qui s’agace… « Boris Johnson avance au grand galop : homologation plus rapide, espacement de doses, maintien du vaccin AstraZeneca. Dans son pays, on compte aujourd’hui près de 25 millions de premières injections, contre 5 millions chez nous. Des précautions, encore des précautions, toujours des précautions : c’est la formule du variant français. Il nous désarme, nous déclasse, nous déprime. Seul antidote : le courage. » Enfin, La Croix se veut optimiste : « Nous explorons une terre inconnue. Il faut réapprendre à improviser dans l’incertitude. Ce qui provoque en nombre bévues et déconvenues. Dernier épisode en date : les questions soulevées par le degré d’innocuité d’un vaccin. Comme d’autres auparavant (les masques, les tests), ce problème sera résolu. (…) N’en doutons pas, nous y arriverons. »