Revue de presse française - À la Une: l’Europe s’isole du Royaume-Uni

Published: Dec. 21, 2020, 7:32 a.m.

« Les Européens mettent le Royaume-Uni en quarantaine », s’exclame Le Figaro en première page. En effet, pointe le journal, « la peur gagne le continent face à l’expansion d’une souche mutante du coronavirus outre-Manche, qui semble se transmettre encore plus facilement que les versions connues jusqu’ici. Pour endiguer une forte vague de contamination attribuée à cette nouvelle souche, le gouvernement britannique a décidé dans l’urgence un reconfinement de 16 millions d’habitants de Londres et du sud-est de l’Angleterre. Dans la foulée, plusieurs pays européens, dont la France, ont donc annoncé hier qu’ils suspendaient leurs liaisons aériennes, ferroviaires et maritimes avec le Royaume-Uni. » Inquiétant, soupire Le Figaro qui s’interroge : ce « verrouillage des frontières n’arrive-t-il pas trop tard ? Sera-t-il suffisant pour éviter que ce variant du virus se propage sur le continent ? Nul ne le sait (…). » Mais « à l’heure actuelle, la plus grande inquiétude est liée aux vaccins : seront-ils mis en échec par ce nouveau variant ? Ce scénario catastrophe n’est heureusement pas le plus probable, estime Le Figaro. Et pour plusieurs raisons. La première étant que les vaccins sont assez robustes pour entraîner une réaction face à une cible qui n’a que peu changé. La deuxième, c’est que, même dans le pire des cas, leur efficacité record, de plus de 90 %, serait juste un peu diminuée. » « Le virus a devancé le Brexit ! » Il « faut bien rester positif », lance Sud-Ouest : avec « d’abord la très rapide réaction de Boris Johnson (…). Le Premier ministre britannique n’a pas lésiné sur les mesures de confinement dans les zones les plus touchées. D’autre part, les échanges d’information entre Londres et le continent européen fonctionnent à plein régime en dépit des très rudes négociations qui se poursuivent sur un éventuel accord sur le Brexit. Face au danger, dirigeants britanniques et européens savent heureusement faire la part des choses. » En fait, remarque Ouest France, « le virus a devancé le Brexit ! » En effet, rebondissent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « Londres est confrontée plus tôt que prévu aux affres d’un isolement pas vraiment splendide. (…) Boris Johnson se prétendait prêt à tout revirement dans le Brexit qui profiterait à ses intérêts. La stratégie est ébranlée par les caprices du coronavirus. Le fantasque Premier ministre n’est plus autant à la manœuvre qu’espéré. Il subit le virus, une fois encore. Mais rien ne dit que l’Europe y gagnera une sortie de conflit honorable, tant Johnson cherche plus spontanément des excuses que des solutions. » Le vaccin : il faut y croire ! En tout cas, pour en revenir à la situation sanitaire, c’est « la course-poursuite », résume Libération. Course-poursuite entre la vaccination et la mutation du virus… Libération qui se veut rassurant : « Objectivement, pointe le journal, la situation ne serait-elle pas plus angoissante si, au terme de cette année de folie, les scientifiques avaient fait chou blanc ? S’il n’existait aucune parade au virus ? Plus que jamais, il faut faire œuvre de pédagogie, préconise Libération, comprendre les réticences (face au vaccin) et les désamorcer. Et surtout ne pas paniquer parce qu’une mutation du virus apparaît du côté de Londres. Les mutations font partie de l’évolution naturelle des virus, explique la science. S’il le faut, les vaccins anti-Covid seront réajustés, comme le sont chaque année les vaccins anti-grippe. On y croit. » Certes, renchérit La Charente Libre, « la situation n’a rien d’un conte de Noël. Dans l’attente des bienfaits d’un vaccin qui devrait recevoir aujourd’hui le feu vert (en France), elle impose aux pays comme aux peuples de se serrer les coudes face à un tel fléau. Et s’il ne faut retenir qu’un enseignement parmi tous ceux que cette année 2020 nous laissent, retenons que les habitants de cette planète ont enfin compris qu’ils n’étaient pas les maîtres de l’univers. » Les Français inquiets… Enfin, les Français ont le moral en berne. « Crise qui n’en finit pas, pertes des liens sociaux… La pandémie a de lourds effets sur notre état psychologique. » C’est ce qui ressort, sans surprise, d’un sondage Odoxa publié par Le Parisien ce lundi matin. Et ce mal-être affecte surtout les jeunes : 77% des 18-24 ans interrogés se disent affectés par des troubles psy, comme le sentiment d’isolement ou la perturbation du sommeil et 70% se disent inquiets pour leur situation professionnelle.