Revue de presse française - À la Une: le projet de loi climat sous la pression des lobbys

Published: Feb. 10, 2021, 6:50 a.m.

« Dernière ligne droite pour le projet de loi issu des travaux de la Convention citoyenne pour le climat. Le fruit de quinze mois de labeur intense pour ses 150 membres a un goût amer, estime Libération. Après avoir été transmis aux instances de consultations obligatoires, dont le Conseil économique, social et environnemental qui s’est fendu d’un avis très critique, le texte doit être présenté en Conseil des ministres ce mercredi. Ce qui constitue une base de travail, et sera sans doute largement amendé par les parlementaires, devra ensuite être étudié par l’Assemblée nationale à partir de mars. » Libération qui dénonce donc le poids des lobbys, les représentants d’intérêts, comme ils se nomment. En effet, précise le journal, « ce projet de loi 'climat et résilience', rédigé par 150 citoyens selon le modèle voulu par le chef de l’État, n’a pas été si résilient face aux attaques des cabinets de conseil, publicitaires, avocats et autres chargés de communication politique, effrayés par l’idée qu’il faut changer les choses. L’inégalité de moyens est frappante entre ces représentants de l’industrie polluante et les citoyens qui représentent l’intérêt des générations futures. » « La foire à la saucisse » Exemple : le délit d’écocide, portée par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili et le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. La création de ce délit environnemental a effrayé la sphère économique et surtout les industriels. L’AFEP (l’Association française des entreprises privées) et le MEDEF, le patronat, sont ainsi montés au créneau, au plus haut, c’est-à-dire à Matignon. Et les ministères ont été priés de trouver une formulation qui rassure les entreprises. Résultat : livrés sur le tard, les articles sur ces nouvelles infractions ont été vidés de leur substance. Commentaire désabusé d’un membre de la Convention citoyenne pour le climat : « le Président avait assuré que rien ne se ferait derrière le rideau. Là, la mesure est amoindrie et on voit à qui profite la 'non-peine'. » L’Assemblée nationale doit se saisir en mars du projet de loi. « 'Ça va être la foire à la saucisse', soupire à l’avance un ministre, cité par Le Monde, qui anticipe une pluie d’amendements de la part de la majorité. À cette occasion, pointe le quotidien du soir, l’attitude des députés d’En commun, le micro-parti fondé par Barbara Pompili au sein de la majorité, sera scrutée de près. Dans l’intervalle, la ministre tente de creuser son sillon sur d’autres sujets. En janvier, cette militante antinucléaire s’était ainsi réjouie qu’une étude décrive comme 'techniquement possible' un futur basé entièrement sur les énergies renouvelables. 'Notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire', affirmait pourtant, en décembre dernier, Emmanuel Macron lors d’un déplacement au Creusot. Barbara Pompili se trouvait alors à côté de lui, murée dans un silence de cathédrale. » Présidentielle de 2022 : Macron et Le Pen fourbissent leurs armes À la Une du Figaro, « Macron et Le Pen misent sur un nouveau duel en 2022 (…) : selon une enquête de l’Ifop pour Le Figaro, 67% des Français prévoient un second tour similaire à celui de 2017 pour la présidentielle. S’ils déplorent ce duel annoncé, les sondés peinent à identifier dans les oppositions des candidats susceptibles de l'empêcher. » En effet, pointe le journal, « personne n’émerge vraiment pour porter l’alternative à ce duel annoncé régulièrement dans les sondages. À droite, Xavier Bertrand se détache mais avec seulement 27% des personnes interrogées qui estiment qu’il ferait un bon candidat. (…) Et à gauche, presque tous les candidats putatifs font jeu égal, d’Anne Hidalgo (20%) à Jean-Luc Mélenchon (18%) en passant par Arnaud Montebourg (16%). Quant aux écologistes, ils sont devancés : Yannick Jadot n’est considéré comme un bon candidat que par 12% des sondés. » Marine Le Pen a donc le vent en poupe…, constate Le Figaro Confortée par les sondages, sûre de son come-back, « la présidente du RN mise sur son débat avec Gérald Darmanin, jeudi soir, pour faire oublier sa prestation ratée lors de la présidentielle de 2017. Marine Le Pen qui a d’ores et déjà étrillé les 'lacunes', a-t-elle dit, du ministre de l’Intérieur, ses 'reculades' et ses insuffisances, lors d’une récente passe d’armes à l’Assemblée. Un échange qui a posé les bases du débat qui les opposera donc jeudi soir sur France 2 pendant 45 minutes. » Le duel à distance a déjà commencé…