Revue de presse française - À la Une: la vaccination contre le Covid-19 débute aujourd'hui en France

Published: Dec. 27, 2020, 8:38 a.m.

C’est une fiole blanche au bouchon bleu, de la taille d’un morceau de sucre. Une main gantée de bleu la présente en gros plan à « la Une » du Parisien Dimanche. Ce flacon, c’est « le vaccin qui va sauver des vies », lance le journal.  Dimanche 27 décembre est un « jour symbolique qui porte l’espoir de stopper enfin la pandémie », l’opération qui débute est un « exploit considérable », s’enflamme Le Parisien Dimanche. Comme l’assure, dans Le Journal du Dimanche, le ministre français de la Santé, ce vaccin va « sauver beaucoup de vies ». En attendant, dans ce même hebdomadaire, Olivier Véran n’exclut pas l’instauration d’un troisième confinement en France. La France, justement, où les réticences à la vaccination ont la peau dure. Selon un sondage BVA réalisé dans 32 pays et publié par Le JDD, 44% des Français se disent prêts à se faire vacciner contre le coronavirus, ce qui fait de la France « l’un des quatre seuls pays où cette intention est minoritaire, avec le Liban, la Croatie et la Serbie », pointe Le Journal du Dimanche. Dans la presse magazine également, les premiers bilans de fin d’année. 2020 qui s’achève aura notamment été marquée par les nombreuses prises de paroles publiques d’Emmanuel Macron. Et cette semaine, le rythme de ses interventions par voie de presse s’est accélérée. Cette semaine, en effet, le président français est présent dans les kiosques, via les hebdomadaires, L’Express et Le Point. Dans L'Express, Emmanuel Macron discoure abondamment sur l’âme de la France. Évoquant la langue française, sa « patrie », le président confie à l’hebdomadaire Le Point que son mot préféré est saxifrage, une plante plus communément appelée perce-pierre, ou passe-pierre, (car elle pousse entre les rochers et parvient à les fracturer). A bon entendeur… Durant ces fêtes de fin d’année, les lecteurs de ces magazines disposant du temps nécessaire pour se régaler de ces pensées présidentielles, auront peut-être surtout retenu que l’État est entre les mains d’un chef lettré, attaché à la mère-langue, et dont la communication, en tout cas, vient manifestement, à travers ces deux interventions concomitantes, d’amorcer un vrai tournant à l’approche, non-pas de 2021, mais plutôt de 2022. À se demander, en tout cas, si le chef de l’État a jamais prôné une présidence silencieuse. Autre bilan dans la presse magazine, celui des relations entre la France et l’Afrique. À cet égard, 2020 ne restera pas dans les annales. 2020 aurait dû être un grand cru, ce fut une piquette. Cette année était en effet celle des commémorations des soixantièmes anniversaires des indépendances de la plupart des pays francophones d’Afrique sub-saharienne. Et bien non ! Comme est bien contraint de souligner l’hebdomadaire L’Obs, 2020, qui devait être l’année de ses « retrouvailles » avec la France, fut plutôt pour l’Afrique celle du « rendez-vous raté ». Pour cause de coronavirus, d’abord. « La saison culturelle africaine en France, qui devait symboliser ces retrouvailles, n’en finit pas d’être reportée, désormais à la mi-2021, tout comme le grand sommet Afrique-France, décalé d’un an », pointe ce magazine. En raison du « poids de l’histoire » qu’il n’est « pas aisé de surmonter », ensuite. Comme le souligne L’Obs,  « toutes les tentatives méritoires de dépasser l’héritage de la mythique et néanmoins bien réelle Françafrique ont échoué. Emmanuel Macron, qui comprend les limites du " tout militaire ", a voulu instaurer un dialogue avec une jeunesse africaine qui grandit dans un monde différent : mais comment peut-il être audible lorsque ces mêmes jeunes risquent tout pour rejoindre, parfois au péril de leur vie, une Europe qui ne veut pas d’eux, se demande cet hebdomadaire ? Ou lorsque la société française est elle-même traversée de débats hargneux sur le racisme, sur l’identité noire dans l’Hexagone ? ». Alors ? Alors à l’aube de 2021, L’Obs plaide pour un nouveau rendez-vous entre la France et l’Afrique, ce continent qui « réclame des preuves d’amour, et pas seulement des paroles. Il n’est pas trop tard », veut croire ce magazine.