Revue de presse française - À la Une: feu vert pour la vaccination en Europe

Published: Dec. 22, 2020, 8:13 a.m.

Des doigts gantés qui tiennent une seringue plongeant dans un flacon de vaccin anti-Covid… C’est la photo à la Une des Échos. Avec ce grand titre : « La campagne de vaccination enfin lancée en Europe ». Lundi en effet, précise le quotidien économique, « Bruxelles a donné son feu vert au vaccin Pfizer-BioNTech. Les campagnes de vaccinations débuteront dimanche dans plusieurs pays. » « Dont la France ! », s’exclame Le Parisien. « Conçu en à peine plus de huit mois, son efficacité affichée paraît impressionnante, pointe le journal : 95%, c’est aussi bien que le vaccin contre la rubéole et la rougeole, près de deux à trois fois mieux que celui de la grippe. » Alors, « avec les vacances et le brassage des générations à Noël, on s’attend à l’arrivée d’une troisième vague à la fin de la première semaine de janvier, prévient Le Parisien. Et l’arrivée du vaccin ne va pas produire d’effets tout de suite, car il faut deux injections et 21 jours d’intervalles entre les deux. Et l’apparition des premiers anticorps ne survient qu’après dix jours, mais cela peut grandement aider quand même à éviter une quatrième vague. » Interrogations autour du variant britannique L’arrivée de ce vaccin aurait pu être le plus beau des cadeaux de Noël mais la fête est quelque peu gâchée par les interrogations autour de la nouvelle forme de coronavirus apparue en Angleterre… C’est ce que constate Libération : « Alors que le Covid-19 sévit vigoureusement dans une Europe déjà calfeutrée, la nouvelle variante du SARS-CoV-2 apparue au Royaume-Uni provoque un branle-bas de combat dans de nombreux pays. Jamais une mutation de ce virus n’aura semé une telle panique, alors même que des milliers de minuscules modifications génétiques ont été identifiées depuis le début de la crise. La crainte, pointe le journal : que cette nouvelle souche soit plus virulente que les autres. Jusqu’ici, il n’y en a pas la trace, mais c’est "tout à fait possible", a estimé hier le ministre de la Santé, Olivier Véran. » Alors, s’interroge Libération, « y a-t-il un risque d’une forme plus grave de la maladie ? Rien ne l’indique à ce stade », répond le journal. Et puis « quid de ses potentiels effets sur l’efficacité des tests et des vaccins ? (…) Les chercheurs se montrent rassurants, relève Libération. (…) rien ne suggère que le vaccin de Pfizer-BioNTech, autorisé hier par l’UE, ne soit pas efficace contre la nouvelle variante. » Humilité et patience En tout cas, c’est « une éprouvante leçon d’humilité », commente Le Monde. « Le reconfinement décrété samedi par Londres et la fermeture de leurs frontières annoncée dans la foulée par plusieurs pays européens marquent une nouvelle étape de la lutte contre la pandémie. Même si des vaccins arrivent, c’est un brutal rappel à la patience. » Toutefois, tempère Le Monde, « il ne faut pas oublier tous les progrès accomplis depuis un an. Grâce à la mobilisation exceptionnelle de la communauté internationale, le virus a été séquencé en moins de trois semaines et, en moins d’un an, des vaccins novateurs à ARN messager ont été fabriqués. La campagne de vaccination est en train de démarrer, laissant entrevoir une lueur d’espoir. Les déboires essuyés ces derniers jours montrent simplement que la patience devra encore être de la partie, estime le quotidien du soir, accompagnée d’un sens aigu des responsabilités – y compris au moment des fêtes de fin d’année. Plus les gestes barrières seront respectés, plus les comportements individuels seront maîtrisés, et plus on aura des chances de sortir de cette tragédie collective. » Pas facile pour les politiques ! Reste que « cette affaire montre une fois de plus à quel point la tâche de la politique est complexe dans la période actuelle. » C’est l’analyse de La Croix : « Les gouvernements posent des choix sur la base d’informations parcellaires. Ils le font sous la pression d’opinions publiques et d’intérêts économiques qui les accusent tantôt de laxisme, tantôt d’excès de prudence. C’est particulièrement vrai dans notre pays. Emmanuel Macron a parlé hier de "l’inventivité" du virus, laquelle nous oblige, selon lui, à une forme d’humilité. De fait, contrairement au printemps, certains de nos voisins – l’Allemagne, la Suisse – éprouvent aujourd’hui de grandes difficultés sur le front de l’épidémie. Cela souligne a ­posteriori, conclut La Croix, le caractère hâtif de nos jugements sur l’excellence de tel ou tel modèle face à un virus qui n’a pas fini de nous surprendre. »