Revue de presse française - À la Une: conforter le respect des principes de la République

Published: Feb. 1, 2021, 7:36 a.m.

C’est l’intitulé officiel du projet de loi plus connu sous l’appellation « loi séparatisme » : un projet de loi qui est examiné à partir de ce lundi à l’Assemblée nationale. Le texte « vise d’abord l’islam radical, relève La Croix, mais embrasse des sujets très larges. (…) Autant la loi de 2004 sur le port du voile avait un seul objet, l’interdiction des signes religieux à l’école, autant celle-ci vise à la fois, précise La Croix, les associations, les cultes, les familles, les écoles privées, les maires, les services publics, ou encore les réseaux sociaux ! L’ambition de la réforme est de traiter le problème dans sa globalité et, par une série de réglages fins, de faire barrage à ceux qui tentent d’imposer une idéologie politico-religieuse en infiltrant toutes les réalités sociales. » Toutefois, note le quotidien catholique, « cette stratégie fait la fragilité d’un texte qui peut apparaître à l’opinion comme un inventaire de mesures techniques. Un projet de loi +attrape-tout+ qui suscite l’inquiétude et les critiques de tous ceux – cultes, parents, internautes etc. – qui pensent être les victimes collatérales de la lutte contre l’islam radical. Durant deux semaines, c’est encore une fois toute la question de l’équilibre entre sécurité et libertés qui sera au cœur des débats. » Un texte mal ajusté ? Pour Le Figaro, ce projet de loi est bien trop timoré… Il est « entaché d’une sorte de tare originelle, estime le journal, puisque son intitulé même ne s’autorise pas à désigner clairement l’islamisme auquel il prétend s’attaquer. (…) Face aux vents violents de l’islamisme et de la haine de la République qui nourrissent le terrorisme, reviennent, une fois de plus, nos précautions et nos craintes, la peur de +stigmatiser l’islam+ ou celle d’agiter +des chiffons rouges+ - qui conduit, par exemple, à s’interdire d’aborder la question du voile pour les fillettes. » Bref, conclut Le Figaro, « la République ne peut pas se satisfaire d’un texte aussi mal ajusté (…). Son seul effet certain reste, pour l’heure, de susciter la colère de tous les cultes : juifs, protestants et catholiques, bien convaincus d’être les victimes d’une mise au pas qui ne les concerne pas… » Nouvelles mesures anti-Covid : Macron audacieux ou frileux ? À la Une également, les nouvelles mesures de restriction anti-covid… On a évité le confinement, du moins pour l’instant, alors que les scientifiques le préconisaient. Sud-Ouest applaudit : « Macron retrouve le goût du risque. (…) Coutumier des volte-face, le chef de l’État fait donc le pari politique de la confiance aux Français plutôt que de décréter la solution, médicale et moins audacieuse, de la fermeture du pays. (…) Il tente son coup de poker au moment où plusieurs livres dénoncent un État infantilisateur et frileux, à l’envers du libéralisme moderne et téméraire qu’il veut incarner. » Parmi les mesures de restriction entrées en vigueur ces dernières heures : la fermeture des frontières… « Enfin », s’exclame le Courrier Picard, qui estime qu’Emmanuel Macron a été trop longtemps frileux sur le sujet. « Le Rassemblement national exulte, pointe le journal, attendu que ça fait un an qu’il demande l’application de cette mesure, qui semblait tomber sous le sens. (…) Voilà où nos organisations (étatiques) nous ont amenés : une mesure simple, de bon sens, qui a été impossible à mettre en place. Et pendant un an, le gouvernement a laissé l’idéologie de la droite extrême s’emparer du sujet. » S’endetter encore plus ? Le Covid toujours avec « le casse-tête de la facture »  Libération s’interroge : « qui va payer la dette qui s’élève à 150 milliards d’euros pour la seule année 2020 ? Le gouvernement exclut une hausse d’impôts et envisage de +cantonner+ cette dette et d’en différer le remboursement (de 10 voire 20 ans). » C’est vrai, estime Libération, « rien ne presse. L’État - qui a une durée de vie infinie contrairement à un ménage - doit essentiellement être en mesure de payer les intérêts de sa dette afin de garder la confiance de ses créanciers. Et les taux d’intérêt étant actuellement nuls ou négatifs, cela ne coûte rien ou presque. L’Etat aurait donc tort de ne pas s’endetter. » Et d’ailleurs, s’interroge Libération, est-ce qu’il ne faudrait pas même s’endetter plus ? « Et si le gouvernement profitait du coût très faible de cette dette pour investir massivement dans la transition écologique et la solidarité sociale ? Alors que beaucoup risquent de sortir exsangues de cette crise, n’est-ce pas le moment, se demande Libé, de donner la priorité aux parents pauvres des décennies passées et de la période actuelle : les hôpitaux, la recherche, l’éducation, la culture ? »