Revue de presse française - À la Une: 2,5 sur 10

Published: March 1, 2021, 7:49 a.m.

« 2,5 sur 10 : la mauvaise note de l’État » : constat en première page du Dauphiné. En effet, « nettement sous la moyenne, s’exclame le quotidien grenoblois. La Convention citoyenne pour le climat a décerné la note de 2,5 sur 10 au projet de loi du gouvernement qui vise à diminuer d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Un jugement sévère pour le texte porté par la majorité d’Emmanuel Macron, qui sera débattu fin mars à l’Assemblée. » Alors sévère mais juste ? Oui, répond Libération. « Les "150" de la Convention citoyenne pour le climat se sont longtemps sentis pris de haut. Hier, ils ont inversé les rôles en endossant celui de maîtres d’école mécontents. Sans surprise, un sentiment presque unanime s’est rapidement dessiné : la déception. Il y a, par exemple, Nicolas : "on s’est fait pigeonner. J’y ai pourtant cru, mais on ne nous a pas pris au sérieux". Mathieu rebondit : "Le Président n’a pas voulu écouter notre avis". Guy aussi estime "le projet de loi très tiède, édulcoré". Il dénonce le processus : "C’est la représentation nationale, les parlementaires qui ont été maltraités. Le gouvernement ne leur a même pas laissé la possibilité de s’exprimer sur le rapport qu’on leur a préparé". » Pour sa part, note encore Libération, « le gouvernement assume "des divergences" avec les 150. "Certains n’avaient pas compris le sens du “sans filtre” et comment fonctionnent nos institutions. On ne peut pas tout transmettre tel quel". L’argument massue, pointe Libération : les contraintes économiques accentuées par la crise sanitaire. » Une créature de la Macronie ? De son côté, Le Figaro affiche sa différence : pour le quotidien de droite, cette convention citoyenne pour le climat n’est qu’une « créature (de la Macronie) qui a échappé à son créateur et qui a eu tôt fait de reprendre à son compte la panoplie traditionnelle du radicalisme vert, drapée dans les oripeaux des pseudo-défenseurs de la nature, tout pleins d’une écologie amère et vengeresse et prêts pour elle à toutes les croisades, même les plus absurdes. (…) Interdits, taxes et décroissance : finalement, le vêtement (vert) qu’on lui avait, à sa demande, dessiné n’a pas trop plu à Emmanuel Macron. On ne peut que le féliciter de l’avoir un peu retouché. » La culture au point mort À la Une également : le secteur de la culture en crise en raison de la pandémie… « Culture : un an sans public », soupire Le Parisien en première page, avec cette photo d’une salle de spectacle, rideau rouge baissé et fauteuils vides… « Ils n’en peuvent plus d’attendre, s’exclame encore le journal. Un an après les premières fermetures, une vingtaine d’acteurs ont lancé en exclusivité sur le site du Parisien une lettre ouverte au chef de l’Etat pour la réouverture des lieux culturels. » Et Le Parisien de leur emboîter le pas : « il faut entendre ces jeunes talents empêchés d’éclore, ces professionnels maintenus artificiellement en vie, qui exigent des dates et un horizon. Ils sont des milliers à répéter des concerts ou des pièces de théâtre qui ne trouveront jamais de scènes pour les accueillir. Ils sont des milliers à jouer leur avenir sur l’espérance de vie du Festival d’Avignon, centre névralgique du théâtre français. Traditionnellement, il se tient au début de l’été. Pour l’heure, le mystère reste entier. » Réponse de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, toujours dans Le Parisien : « la culture n’est pas à l’arrêt dans notre pays, affirme-t-elle : les captations, les résidences, les tournages et les répétitions sont maintenues. (…) Même si rien ne remplace le bonheur d’être dans un lieu culturel évidemment ! Nous avons fait le choix de mobiliser plus de 7 milliards d’euros pour la culture depuis le début de la crise. C’est énorme (…). » Les jeunes, sacrifiés… Enfin, autre catégorie en crise : les jeunes… Régulièrement, les journaux pointent le problème, à l’instar de La Croix ce matin : « l’épidémie perdurant, une partie de notre jeunesse s’est peu à peu installée, à son corps défendant, dans une vie en demi-teinte, soupire le journal. Les étudiants de 2021 subissent de plein fouet les conséquences économiques et psychologiques d’une situation qui s’impose à tous. Le logement exigu, les stages introuvables, la précarité, le décrochage informatique : sur tous ces sujets, la crise a un impact encore plus fort pour eux que pour l’ensemble de la population. »