Reportage international - Élections législatives aux Pays-Bas

Published: March 16, 2021, 11:12 p.m.

C'est le premier scrutin législatif à se tenir en Europe depuis le début de l'année. Il se déroule aux Pays-Bas aujourd'hui au terme d'une campagne totalement dominée par la crise sanitaire. Les Néerlandais devraient d'ailleurs jouer la stabilité, le Premier ministre sortant, le conservateur Mark Rutte, part favori. Avec un fait nouveau cette année : les bureaux de vote ont ouvert dès lundi 15 mars pour les personnes vulnérables au Covid-19. Il y a des signes qui ne trompent pas. Machiel de Vries nous accueille avec des gants chirurgicaux, derrière une visière en plexiglas. Le patron du bureau de vote, c’est lui, et cette année, Covid-19 oblige, on se croirait dans un hôpital. « Les isoloirs sont beaucoup plus éloignés que d’habitude, on a bien sûr un marquage au sol pour que les gens gardent leurs distances, des protections en plastique un peu partout, ce genre de choses. Avec toutes ces mesures ça n’a rien à voir avec les années précédentes. Mais le fait que le vote soit étalé sur trois jours fait qu’il y a moins de monde, et je pense que ce sera moins intense que si le scrutin se tenait sur une seule journée » affirme Machiel de Vries. Aux Pays-Bas, pour voter, il faut cocher la case de son parti sur le bulletin de vote. Et surtout, mesure sanitaire, jeter le crayon en sortant dans un récipient stérile. Pénible, mais nécessaire, comme nous le fait remarquer un électeur. « Oui, c’est dangereux et je reconnais qu’il y a un risque. Il suffit de faire les malins avec les mesures de distanciation et on peut se retrouver avec une hausse des contaminations dans deux semaines. Mais je pense que c’est acceptable. Parce que reporter les élections, c’est s’en prendre à l’élément-clé de la démocratie, et je pense qu’on ne doit pas jouer avec ces choses-là. Donc, qu’ils soient allés au bout, pour moi c’est une bonne chose, parce que la majorité des gens veut qu’on en finisse », soupire cet électeur C’est la grande question. Fallait-il que Mark Rutte reporte l’élection pour éviter un effet domino ? « Pour reporter les élections, il aurait fallu une menace très sérieuse. C’est vrai que le virus circule encore, mais, d’une part, les mesures sanitaires exceptionnelles sont là pour garantir la sécurité du scrutin », rassure le chercheur Derk Loorbach qui n'a jamais cru en la nécessité d'annuler le scrutin. « D'autre part, le gouvernement a démissionné il y a deux mois, ce qui veut dire que n’avons pas d’exécutif doté d’un vrai mandat, sachant qu’il va encore falloir plusieurs mois pour former une coalition après les législatives. Même avec des élections maintenant, nous n’aurons un gouvernement qu’à l’automne. Et il y a de très nombreux textes à traiter en dehors du Covid-19. Donc un report aurait créé un véritable vide législatif », ajoute Derk Loorbach. Au terme des deux premiers jours de scrutin, la participation à La Haye s’élève à 13,3%. Le gros des votants est attendu aujourd'hui.​​​​​​​