La double identité en littérature est-elle une forme de masque ?

Published: Sept. 8, 2020, 3 a.m.

Lors de la dernière édition des Video Music Awards, la chanteuse Lady Gaga a fait sensation en recommandant le port du masque à sa manière. Car oui, le masque fait désormais partie de notre quotidien. L’occasion pour nous de nous intéresser au symbole du masque dans la culture, à travers le grimage au théâtre, les doubles en littératures, les témoignages anonymes dans les podcasts ou encore les artistes et les héros masqués dans la musique ou au cinéma. C’est partie pour une semaine masquée ! Cette semaine dans Puzzle, on va vous parler de masque sous toutes ses formes. Aujourd’hui, Karen Etourneau aborde le sujet de la double identité en littérature.



Un pseudonyme pour masquer son identité

Des auteurs et autrices qui utilisent des pseudonymes pendant leurs carrières il y en existent beaucoup. Molière, George Sand, Louis Ferdinand Céline, Hergé et bien d'autres ont tous publiés des livres sous un nom différent. Toutefois, ils et elles ne l’ont pas tous fait pour les mêmes raisons.


Des autrices souvent dépourvues de choix

Au 19eme siècle, il était mal vu pour une femme de "perdre son temps à écrire". Aurore Dupin a longtemps publié ses romans sous le nom de J. Sand. le nom de son amant Jules Sandeau, qui évoluera en G. Sand pour Georges Sand. Dans la littérature moderne aussi, certaines autrices n'ont souvent pas d'autre choix que d'utiliser un pseudonyme pour espérer être lues par un maximum de lecteurs. L'agent littéraire d’une autrice anglaise lui conseille de ne pas utiliser son prénom car, bien que son livre puisse plaire aussi bien aux filles qu’aux garçons, ces derniers pourraient rechigner à acheter des livres écrits par une femme. C’est ainsi que Joanne Rowling est devenue JK Rowling.


Dédoublement de personnalité

Romain Gary, se faisait passer pour un jeune écrivain débutant, Emile Ajar. Mais alors qu’Ajar est pressenti pour le Goncourt, l’auteur de La Vie devant soi pousse le jeu un peu plus loin et va jusqu’à faire endosser le rôle d’Emile Ajar à son petit cousin. Bon nombre d'auteurs et autrices contemporains publient sous deux noms : Emmanuelle Bayamack-Tam, connue notamment pour Arcadie et Si tout n’a pas péri avec mon innocence, écrit également des romans noirs sous le nom de Rebecca Lighieri, dont Il est des hommes qui se perdront toujours qui est sorti cette année.


Alors est-ce que ça sert encore à quelque chose de porter un masque quand connaît l'identité de l'auteur/autrice ?


Le chronique "Overbooké de Karen Etourneau est à écouter ici.


Les épisodes de cette semaine sont à retrouver ici :

Les masques sont-ils indissociables du spectacle vivant ? 


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Le Roi Stephen

Affaires sensibles : Boris Vian et Vernon Sullivan

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https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-26-aout-2014



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