Cinéma : La Re_view de "Je suis là"

Published: Feb. 7, 2020, 4 a.m.

Dans ce nouvel épisode, Jonathan s'intéresse au film "Je suis là" du réalisateur Eric Lartigau avec dans le rôle principal Alain Chabat.


Stéphane, le personnage principal, un restaurateur du pays basque entretient une relation par Instagram avec une coréenne qu’il ne connaît que par ce biais. Il tombe amoureux, et plus ça va, plus il est obsédé par l’idée de la rencontrer, ce qui est aussi une occasion de fuir son quotidien qui n’a plus tout son sens. Il quitte tout, son travail, sa famille pour aller en Corée, la rejoindre. Elle lui dit qu’elle l’accueillera à l’aéroport, mais lorsqu’il arrive, elle n’est pas là. Les jours suivants non plus.


Faut pas s’attendre à quelque chose de trépidant, une bonne partie du film se passe dans un aéroport, c’est pas pour rien. C’est quand même un film sur l’attente, sur le temps qu’on passe à se projeter dans des chemins de vie parallèles, et évidemment de façon à gonfler ce qu’il y a d’utopique dans le fantasme. C’est vraiment le sujet du film, les illusions, les fantasmes que l’on construit et que l’on projette sur les vies des autres, notamment ceux renvoyés par les réseaux sociaux.


Bref, c’est un peu inégal. Le début est un peu long, un peu forcé, comme l’accent sudiste de Blanche Gardin, et le dernier acte qui explicite le message du film est plus convenu, surtout qu’on l’avait compris depuis une heure. Mais le noeud du film, les moments où il construit, en même temps qu’il rêve cette relation avec cette coréenne, cette attente à l’aéroport, ce lieu où se croisent toutes ces vies , ça donne une mosaïque de moments poétiques ou fantaisistes, parfois presque abstractifs, une suite de petits instants semblables à un flux de story sur Instagram.


Donc c’est plutôt hypnotisant même si c’est un peu vain. C’est un film où l'on prend le temps de flâner, et où le personnage principal apprend à savourer l’instant présent. Mais c’est agréable pour peu qu’on apprécie Alain Chabat. Parce que sinon c’est quand même assez dépouillé. On passe la grosse majorité de notre temps avec lui et presque que lui.



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