Pourquoi les statues grecques ont-elles un petit pénis ?

Published: July 12, 2017, 4 a.m.

Dans son livre Greek Homosexuality le professeur Kenneth Dover explique comment les pénis longs et épais étaient considérés dans le monde culturel, durant l’Antiquité chez les grecs, comme grotesques. Leur représentation était ainsi limitées aux oeuvres d’arts satyriques, à la laideur et aux barbares. Au contraire les petits pénis étaient associés à la modération, vertu cardinale de l’idéal masculin et par prolongement, idéal esthétique. Car l’idéal de l’homme grec était bien rationnel et intellectuel. Cet homme « idéal », devait être doté d’un petit sexe. Dans la grèce antique un petit pénis est donc bien considéré comme un signe de noblesse et de supériorité culturelle. A l’opposé un gros pénis qui symbolisait le comique. Cela est vrai en particulier dans le théâtre où le fou est généralement affublé d’un phallus gigantesque. On remarque également que Priape est représenté avec un sexe surdimensionné. Dieu de la fertilité, une malédiction le condamna à être tout le temps érection et subit le mépris des autres dieux. On trouve d’ailleurs dans la pièce de théâtre « Les Nuées », d’Aristophane, ce poète grec qui vécut au Ve siècle, le passage suivant : « Si tu fais ce que je te dis, et si tu y appliques ton intelligence, tu auras toujours la poitrine grasse, le teint clair, les épaules larges, la langue courte, les fesses charnues, le pénis petit. Mais si tu t’attaches à ceux du jour, tu auras tout de suite le teint pâle, les épaules petites, la poitrine resserrée, la langue longue, les fesses petites, les parties fortes, des décrets à n’en plus finir. » Cet idéal de représentation se poursuivra bien après les grecs. On représente toujours le pénis petit chez les romains mais aussi à la Renaissance. Un bon exemple est le David de Michel-Ange réalisé entre 1501 et 1504 et exposé à Florence.  


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