Pourquoi dit-on que le cinéma est le “7ème art” ?

Published: April 24, 2018, 4 a.m.

On doit ce surnom à Ricciotto Canudo, un critique de cinéma italien qui, vivant à Paris, a publié en 1923, le Manifeste des sept arts. Il y explique que le cinématographe, invention récente, ne devait pas être considéré seulement comme une industrie mais comme un art à part entière qui devait être ajouté à la liste des 6 arts existants. On doit l’idée de recenser et classifier les arts à Hegel alors qu’il rédigeait des notes de cours pour ses étudiants à l’université. Après sa disparition, ses notes furent rassemblées dans un ouvrage, Esthétique, dans lequel il livre sa conception des rapports entre l’art et le monde et classe les arts en fonction de deux critères : l’expressivité et la matérialité. Existe donc une double échelle allant de l’art le moins expressif mais plus matériel, à l’art le plus expressif mais le moins matériel. Il liste ainsi les arts majeurs. Le 1er art, l’architecture. Le 2ème, la sculpture. Le 3ème, la peinture. Le 4ème, la musique. Le 5ème, la poésie. Viennent ensuite s’ajouter en tant que 6ème art, ceux de la scène comme la danse ou le théâtre. Revenons à Ricciotto Canudo. Déjà en 1911 dans son essai « La Naissance d’un sixième art”, il voulait faire du cinéma le 6ème art. Mais sachant que la danse et le théâtre pouvaient être regroupés en « arts corporels », il attribua au cinéma la 7ème place. Pour lui il s’agit de l’art le plus avancé puisqu’il intègre les cinq éléments de l’art : le langage, le son, l’image, le mouvement et l’interactivité. En 1922, il fonda La Gazette des sept arts, et faisant suite aux efforts déployés par Guillaume Apollinaire, Abel Gance, Colette et les futurs surréalistes, contribue à élever le cinéma au statut d’art. Ensuite d’autres ont allongé la liste… un 8ème art pour la télévision, un 9ème art pour la bande dessinée …  


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