À Côté D'La Plaque #8 | Christophe Saintagne – Chef propriétaire de Papillon | Un homme exigeant, pudique, et excessivement drôle

Published: Oct. 8, 2020, 5 a.m.

Après des dizaines d’années, Christophe réalise quelque-chose de fondamental : « je pensais être du soir, mais je me suis rendu compte que j’étais plus productif le matin ! ». Jamais trop tard pour être soi. De lui, on ne sait pas grand-chose, pudeur normande oblige : « on ignore tout de moi ! Je suis très discret sur ma vie privée, mais si les gens sont observateurs, juste en venant chez Papillon, ils en sauront beaucoup ». Christophe est fan de Rock & Roll, il joue de la guitare, de la basse, et même du piano. Il a horreur des choses faites à moitié : « ça veut dire que tu ne te respectes pas toi-même si tu t’arrêtes au milieu, mes parents m’ont élevé dans le respect du travail bien fait, et m’ont appris qu’on devenait vraiment quelqu’un le jour où on maîtrisait son métier ». Il écrit, beaucoup, pour se débarrasser de ses angoisses : « je suis intérieur, par exemple si j’ai mal au dos ou au genou, ça n’a rien à voir avec le physique, c’est lié à des peurs ». Il aurait énormément aimé être une femme, « le côté viril des hommes m’emmerde, ils se sont approprié la cuisine alors qu’elle appartient à ceux qui la font ». Il se considère autant féministe que masculiniste, simplement parce qu’il ne supporte pas qu’on soit toujours dans l’opposition. L’harmonie, c’est la clef. Sa valeur première, c’est la fidélité. « Je fais des efforts pour ressembler à ce que je veux être, et moralement, ce que je suis me convient », répond-il à « tu t’aimes ? ». Il est romantique, tout en étant pudique, et assume son côté vieux jeu. « Je suis né vieux moi ! ». Il devient un peu religieux, avec le temps, et grâce à son épouse Laura, il aime l’agneau de pré salé et le cidre, et il aime par-dessus tout, dissocier la table des grandes conversations.