Jean Hatzfeld, decrocher du journalisme pour la litterature
Transmettre la guerre par les mots\n\n
Ce qui anime le plus Jean Hatzfeld depuis toujours, c\u2019est raconter des histoires. Les histoires de ces gens qui ont tout perdu, et qui ont eu parfois le courage de tout reconstruire. Il a \xe9t\xe9 le t\xe9moin de pas mal de terrains de guerre, son porte-bonheur toujours dans ses bagages. Mais apr\xe8s avoir \xe9t\xe9 bless\xe9 par balle et avoir lui-m\xeame fr\xf4l\xe9 la mort en Bosnie, et suite \xe0 un reportage au Rwanda, il change finalement de rythme, \xe9change le journalisme pour la litt\xe9rature et l'imm\xe9diat pour le temps long. Il part \xe0 la rencontre des rescap\xe9s du g\xe9nocide au Rwanda, pour leur donner la parole et la porter vers le grand public \xe0 travers plusieurs livres.
\nRemerciements : Merci \xe0 Martin Bacholle qui a imagin\xe9 ce projet et qui a tout fait pour qu\u2019il existe. Merci \xe0 Camille, Julien, Arman, Jean et Karen de m\u2019avoir fait confiance. Et un grand merci \xe0 ARTE Radio d\u2019y avoir cru. Une pens\xe9e sp\xe9ciale \xe0 la famille et aux proches d\u2019Arman Soldin.
\nTatiana Benhamou est une autrice et r\xe9alisatrice de podcast ind\xe9pendante.
\nLigne de fuite
Les reporters sont des personnages \xe0 part, reporters de guerre et journalistes de terrain, ils sont la figure flamboyante et h\xe9ro\xefque de la profession, une figure qui est aussi tr\xe8s complexe. Souvent inadapt\xe9s au quotidien une fois de retour, la plupart ne vivent que dans l'attente du prochain d\xe9part. Ils sont souvent sur le fil, prenant parfois trop de risques et trop isol\xe9s sur le terrain. Certains d'ailleurs y perdent la vie. Leur addiction au terrain les pousse dans une fuite en avant dont ils ont parfaitement conscience, mais d\xe9crocher reste pour eux encore plus difficile que de continuer \xe0 faire face \xe0 la mis\xe8re et aux trag\xe9dies qu\u2019ils nous rapportent.
Alors que se passe-t-il dans la t\xeate lorsqu\u2019on d\xe9cide de partir, cam\xe9ra ou carnet \xe0 la main, pour traverser la Manche sur un zodiac avec des migrants ? Pour traverser Kaboul cach\xe9e sous une burqa afghane ? Franchir \xe0 d\xe9couvert une ligne de front Bosniaque, ou se jeter dans les tranch\xe9es du Donbass ?\xa0 Et puis, qu'est-ce que \xe7a fait de voir et d'emmagasiner tant de violence, de peur, de mort, de mis\xe8re ?
\nC'est ce que Camille, Julien, Arman, Jean et Karen racontent, avec sinc\xe9rit\xe9 et sans tabou. Ils d\xe9voilent leur ressenti, leurs motivations profondes et la peur qu'il faut apprivoiser. Ils disent ce qui les anime et les pousse \xe0 aller toujours plus loin, pour informer le monde des trag\xe9dies en cours. Et puis aussi ce qui fait que parfois, on arr\xeate ou qu'on change de fa\xe7on de faire.
\n\n\nEnregistrements : avril 2023 \xe0 avril 2024 - Prise de son et montage : Tatiana Benhamou - R\xe9alisation : Charlie Marcelet et Tatiana Benhamou - Musique originale : Charlie Marcelet - Illustration : Laure Guillebon - Production : ARTE Radio\n\n - Charlie Marcelet