Albert Ayler, 50 ans après...

Published: Nov. 25, 2020, 5 a.m.

"Pauvre Albert, ils n'ont jamais été prêts pour lui... et ils ne le sont toujours pas"... Nul autre que Sonny Rollins n'a mieux résumé la trajectoire fulgurante et dramatique du plus irrécupérable des saxophonistes, Albert Ayler, dont le corps est repêché dans l'East River, à New York, le 25 novembre 1970. C'était il y a 50 ans, et la police avait alors conclu à une mort par noyade au regard du tempérament particulièrement dépressif du musicien. Figure de l'avant-garde, protégé de Coltrane, auteur d'albums-culte comme My Name is Albert Ayler ou encore Spirits, ce natif de Cleveland, dans l'Ohio, avait donné un concert mémorable salle Pleyel, à Paris, en novembre 1966, provoquant une véritable bataille d'Hernani dans le monde jazzistique parisien. 50 ans après, il reste surtout emblématique d'une période tumultueuse sur le plan politique, même si son vibrato halluciné se situait, semble-t-il, sur d'autres hauteurs. TSFJAZZ avait consacré toute une émission à Albert Ayler il y a dix ans, à l'initiative de David Koperhant et Laurent Sapir, et avec les témoignages toujours précieux de Jean-Louis Chautemps, Joëlle Léandre, le romancier et ancienne plume de Jazz Hot Michel Le Bris, ainsi qu'un autre de ses anciens collègues, le réalisateur Daniel Berger.