Emmett Till, le visage de la revolution
b'"Vous connaissez l\'histoire : le jeune Noir Emmett Till accus\\xe9 de lever des yeux lubriques sur une bonne femme blanche ; sur quoi le mari et le beau-fr\\xe8re de la bonne femme le zigouillent aussi sec et sont acquitt\\xe9s en moins de deux par le tribunal blanc. Alors les Noirs ont fait un disque. Le disque d\'Emmett Till. Le soir \\xe0 la radio, quand tout le monde est chez soi, il y a soudain, un silence... Et le disque passe... Et le disque est chant\\xe9 par un Noir d\'une voix plate de Noir, sans trace d\'\\xe9motion apparente. Il raconte comment Emmett Till, \\xe0 quatorze ans, a siffl\\xe9 d\'admiration sur le passage de la femme blanche, et comment les Blancs sont venus le chercher chez son oncle, l\'ont emmen\\xe9 dans une grange et l\'ont battu \\xe0 mort. Et comment les hommes blancs ont ri devant le tribunal qui les acquittait."\\nVoil\\xe0 comment Boris Vian, en 1956, r\\xe9sumait la triste courte histoire du jeune Emmett Till, lynch\\xe9 \\xe0 14 ans dans un Sud des Etats-Unis dont il ne connaissait pas les codes racistes. La r\\xe9alisatrice d\'origine nig\\xe9riane Chinonye Chukwu a choisi, elle, d\'en faire un film, qui sort aujourd\'hui au cin\\xe9ma. Arriv\\xe9e tardivement sur le projet, elle nous raconte ce matin qu\'elle a aussi beaucoup appris en se penchant sur cette histoire terrible, qui a acc\\xe9l\\xe9r\\xe9 la prise de conscience autour du mouvement des Droits Civiques.\\nDans ces Matins Jazz, on se dope \\xe0 l\'\\xe9nergie de la photographe Sabine Weiss, dans un documentaire \\xe0 revoir sur la plateforme de FranceTV, "Le si\\xe8cle de Sabine Weiss". Et comme tous les mercredis, on parle photojournalisme, avec Dimitri Beck la s\\xe9lection de Polka Magazine.'