Pourquoi George Sand à Alfred de Musset ont-ils utilisé la stéganographie ?

Published: Oct. 3, 2021, 5 p.m.

Les hommes, notamment durant les guerres, ont toujours rivalisé d'ingéniosité pour cacher de précieuses informations à ceux qui pourraient en tirer profit. On connaît l'art de la cryptographie, mais on ignore souvent celui de la stéganographie. Il est pourtant utilisé depuis l'Antiquité, et par des personnalités aussi célèbres que George Sand et Alfred de Musset. Un message à l'intérieur d'un autre message La cryptographie consiste, pour écrire un message, à utiliser un code spécifique. Seul ceux qui le connaissent pourront le déchiffrer. La stéganographie a recours à un autre moyen. Le message n'est pas crypté, mais inséré dans un autre message. Là encore, cependant, pour comprendre le sens de ce message tapi à l'intérieur d'un autre, et qui a une toute autre signification, il faut en posséder la clef de lecture. La stéganographie est utilisée depuis l'Antiquité, toutefois de manière un peu différente. Ainsi, en Chine, le message était écrit sur un support de soie, avant d'être placé dans une boule de cire, que le messager avalait. Elle était ensuite récupérée par les "voies naturelles". Une correspondance truquée George Sand et Alfred de Musset entament, en 1833, une liaison passionnée qui durera deux années. Les scènes de ménage y succèdent aux serments d'amour. Les deux amants échangent de nombreuses lettres. Elles ne sont pas seulement remplies de déclarations enflammées et de vers bucoliques. Elles expriment aussi les exigences d'une passion très charnelle. Comme les deux tourtereaux craignent que cette correspondance ne tombe sous des yeux indiscrets, ils la truquent. Autrement dit, ils recourent à la stéganographie. Ainsi, certaines lettres de George Sand expriment a priori des sentiments romantiques. Personne ne pourrait en trouver le contenu déplacé. Mais si on ne lit qu'une ligne sur deux, on découvre un tout autre texte. L'auteur de "La petite Fadette" y avoue, de manière très crue, sa folle envie de coucher avec le poète. Et celui-ci accepte sans façons, dans une réponse où, pour comprendre son intention, il ne faut lire cette fois que le premier mot de chaque phrase. Et George Sand de fixer le rendez-vous en employant le même stratagème.  


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